lundi 7 septembre 2009

REPORTAGE BAHIA

Auteur
Marcelle
Partie 1


DE MONTRÉAL À BIG BEN NATIONAL STATE PARK, TEXAS





Jour 1

dimanche 26 janvier 2003

départ : 10h30

météo : il neige – 1.9C

kilométrage : départ : 273575 k – arrivée : 274086 - total : 511 k.

La West : pneus neufs, (40 lbs air en avant – 42 lbs en arrière, .démarreur neuf, changement d’huile, nouvel échappement )

trajet : 15 sud jusqu’à la frontière américaine – 87 sud jusqu’à Albany – 88 sud jusqu’à Oneonta, NY



Debout à 7h00, Lucie est aux préparatifs de sandwiches aux œufs et aux tomates. Installation des chaises et autres objets sur le toit. Il y a de l’espace pour tout…. Merveilleux… L’intérieur de la West est bien ordonné, à nous les douaniers… C’est parti! Enfin!



Départ de Dalcourt vers 9hrs – petit café chez Paul et Johanne. Recherches intensives pour retrouver le petit sac vert de Gilles qui contient – semble-t-il le livre reçu en cadeau de Paul et Martine : Sur la route de Jack Kerouac, son stétoscope et je ne sais quelles autres choses. Vérifications aux endroits visités la veille : Club Date, où 25 personnes sont venues nous souhaiter bon voyage et au Resto Le Bizou où Gilles a terminé la soirée, niet…. Mystère et boule de gomme…. Il est disparu…. Retournons rue Plessis et… Eureka…. Il est dans la penderie accroché avec le manteau porté la veille. Pouvons prendre la route l’esprit en paix….



Nous nous retrouvons tous les deux bien émotifs, imaginez laisser nos bêtes…. Quelle histoire…. À midi, nous sommes à Lacolle. Ayant passé tout droit à l’immigration canadienne où nous souhaitions enregistrer appareils photos et ordi, c’est à pied que nous devons faire ce trajet puisque, au Duty Free, nous nous trouvions déjà en territoire américain. La douanière vient nous accueillir à l’extérieur, manifestant gentiment son mécontentement de nous voir marcher vers elle… Nous sommes les heureux élus pour une vérification qui s’avère sans importance. Voyager en compagnie d’un docteur – et en West – par surcroît, facilite le processus…



Il neige, neige, neige, les routes sont dégagées, mais la " slutch " obstrue la vue et les essuis-glace ont peine à fournir. Gilles s’installe à la conduite dès la frontière traversée. Nous traversons des zones plutôt sèches, d’autres moins belles et à Cobbleskill, N.Y. je reprends la conduite et la neige reprend, mais alors là, c’est sérieux…. Je roule à peine quelques kilomètres, la visibilité s’atténue de minutes en minutes pour en arriver à ne plus être en mesure de continuer la route. Au premier Rest Area accessible, à Oneonta, NY. nous nous arrêtons pour la nuit. Il est 18h00 et il fait froid….





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Jour 2

lundi 27 janvier 2003 –

départ : 6h00

météo : - 10C – nuageux

kilométrage : départ : 274086 arrivée : 275297 – total : 1211 K. cumulatif : 1722 k.

trajet : 88 sud jusqu’à Binghamton – 81 sud jusqu’à White Pine

arrêt : 22h45 – dans un Truck Stop



Lundi 6h00, il fait un froid de canard. Avons dû dormir à –10C mais la douillette en duvet fait bien le travail. Nous n’avons pas eu froid bien que toutes les fenêtres intérieures soient recouvertes de givre. Le moteur part bien ainsi que les essuis-glace… mais horreur…. Ils cessent de fonctionner aussitôt. Le ventilateur de la chaufferette ne fonctionne plus… et pour continuer le cauchemar, je reste avec la poignée de la porte latérale dans les mains… elle a cassé d’un seul coup comme si elle était de plastic… Je panique un peu…. Gilles reste calme…. Nous prenons la route – en espérant très fort trouver un garage VW. Gilles conduit alors qu’avec une chaufferette au propane, j’essaye de dégivrer le pare- brise…. Je réussis à me brûler à deux reprises…. Légèrement toutefois… Nous rendons à Binghamton, Pennsylvanie. Heureusement, la route est sèche, il est si tôt, et la circulation est très fluide. Après un petit déjeuner au McDo, - il n’y a que ça qui nous intéresse – les petits déjeuners chez McDo….le reste, on peut laisser faire…Nous trouvons un garage VW. Regardons pour le moteur des essuis-glace – ils n’ont pas la pièce et ne peuvent regarder la West avant le lendemain, tous les mécanos sont occupés pour la journée. Le préposé au service consent tout-de-même – à ma supplication à faire vérifier les fusibles…. Tout d’un coup que…. Le " feeling " de Gilles était bon….. il s’agit bien d’une fusible sautée….. je saute de joie – et il s’en fallait de peu pour que j’embrasse le mécano…. Tant je suis soulagée… et…. Le ventilateur de la chaufferette reprend également…..



En début de matinée, le soleil apparaît et la température monte à 11C. Gilles a considérablement amélioré sa conduite et ses changements de vitesse. Il prend de plus en plus goût à la conduite de la West.



Sur l’heure du midi, nous sommes à Ravine PA. J’appelle maman. Il y a moins de neige, mais au grand désespoir de Gilles, il y en a encore….



Aujourd’hui, nous avons traversé les états de New York, Pennsylvanie, West Virginia, Virginie et sommes entrés au Tennessee. Nous arrêtons à Morristown, Tn vers 22h45 et dormons dans un Truck Stop. Ces endroits sont super organisés, nous y trouvons tout ce qu’il nous faut, à commencer par des douches, des restaurants, épiceries, salles de repos, accès à Internet etc. etc.





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Jour 3

Mardi 28 janvier 2003

Départ :

Météo : -1.7C - nuageux

Kilométrage : départ : 275297 - arrivée : 275709 - total : 412 k. –cumulatif : 2134 k

Trajet : 81 sud jusqu’à Knoxville, Tn – 40 ouest jusqu’à Nashville et la sortie 182 – au Flying J.



Incroyable, on voit encore de la neige! Gilles est devenu un " addict " de la conduite de la West. Il ne veut plus me laisser la place… J’entrevois que ce sera un cas de " chicane "…. Décidons de conduire chacun la durée d’un réservoir….



0.7C dans la West au lever. On a bien dormi. A Rockwood, j’appelle Marie-Pierre. Arrivons à Nashville en début d’après-midi. Il bruine. Nous marchons dans le centre ville pendant quelques heures. Nous réalisons que la vie de citadin ne nous intéresse guère. Préférons de beaucoup les endroits plus sauvages…



Quittons Nashville vers 15h00, il pleut des clous…. C’est le déluge! Nous arrêtons pour dormir dans un Flying J – un autre Truck Stop. Je cuisine des pâtes et la sauce à spaghetti de Lucie nous régale. À 20h00, nous somme déjà au dodo.







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Jour 4

Mercredi 29 janvier 2003

Départ : 9h00

Météo : 10.7C – pluie abondante

Kilométrage : départ : 275709 - arrivée : 276403- total : 694 k. – cumulatif: 2828 k

La West : à 276031k – ajout de ½ litre d’huile

Trajet : Natchez Trace Parkway jusqu’à la 61 qui nous amène à Vicksburg





Nous empruntons le Natchez Trace Parkway, une route splendide, totalement isolée, et qui nous permet de traverser le Tennessee, l’Alabama et le Mississipi. Même sous la pluie en début de journée, nous n’avons de cesse d’admirer le paysage. Nous sommes seuls. Nous voyons notre premier attroupement de dindes sauvages, nos premiers champs de coton, nos premières forêts de cyprès.. Nous avons l’impression de traverser un gigantesque parc. Différence incroyable après avoir emprunté des autoroutes bondées de camions. Cette route est si agréable et magnifique que nous avons l’intention d’ouvrir l’œil et de continuer le voyage en empruntant tous les Parkway qui nous permettront d’atteindre nos destinations.



Après un bref arrêt à Tulépo, - ville où est né Elvis Presley - Gilles me confisque les clefs et prend le contrôle de la West. Réussissons, pour la première fois du voyage, à écouter du Brassens, du Sylvain Lelièvre en CD, l’appareil ayant refusé de fonctionner depuis notre départ de Montréal. Par moment, j’ai vaguement l’impression de voyager dans une voiture hantée…. Les appareils, par moment fonctionnent, et par le suite ne fonctionnent plus pour ensuite refonctionner….. mystère et boule de gomme…..



Nous arrêtons, le temps d’un café au French Village. Minuscule localité devenu un camp de vacances. Le resto du village est l’ancienne demeure d’un chef indien qui y a habité jusque dans les années 76. Surprise, rencontrons un mini bus VW au cours de la traversée de la Natchez Trace Parkway. C’est le premier!



Vers 18h00, nous sommes à Vicksburg. Nous campons dans le stationnement de l’Ameristar Casino. Les casinos étant ouverts 24h sur 24, il nous est possible de s’y installer en toute sécurité.



La pluie nous a quitté, mais il fait encore frais.







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Jour 5

Jeudi 30 janvier 2003

Départ : 7h00

Météo : 6.6C – nuageux

Kilométrage : départ : 276403- arrivée : 276868 - total : 465 k. – cumulatif : 3293 k

La West :

Trajet : 61 sud jusqu’à Bâton Rouge, Louisiane, 110 sud – 10 sud jusqu’à la Nouvelle Orléans



Départ de Vicksburg par la 61 sud. Très belle route, typique du Mississippi, pas de circulation.

A Lorman, adoptons la SR 552W afin d’aller visiter les ruines de la plantation Windsor. Plantation de coton construite vers 1860 au prix de 175,00$ et où ont travaillé plus de 600 esclaves. La maison a été détruite vers 1890, par un…. Fumeur…. Il ne reste de la maison que les 23 colonnes. C’est un site impressionnant et nous nous sommes amusés à prendre plusieurs clichés.



En quittant Vicksburg, un toit blanc d’autobus scolaire a failli occasionner un infarctus à Gilles…. Il croyait voir encore de la neige……



Faisons un petit détour pour visiter Springfield Plantation. Mais l’intérêt n’y est pas et faisons immédiatement demi-tour.



Rencontrons notre deuxième minibus VW sur l’autoroute 10 entre Bâton Rouge et la Nouvelle Orléans où nous arrivons en cours d’après-midi. Nous installons dans un stationnement payant où nous passerons la nuit et partons à la recherche de la rue Bourbon. Marchons longtemps dans le quartier français, dégustons nos premiers Gumbo et Po-Boys, visitons le Market, et allons écouter du Dixieland Jazz.







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Jour 6

Vendredi 31 janvier 2003

Départ : 14h00

Météo : ensoleillé

Kilométrage : départ : 276868 - arrivée : : 277120 – total : 252 k – cumulatif : 3545 k

La West : à 276868k – ajout de ½ litre d’huile

Trajet : 10 ouest jusqu’à la 310 sud , jusqu’à la 90 ouest, jusqu’à la 182 ouest, 319 sud jusqu’à Cypremort Point State Park.



Le matin, nous rendons visiter le cimetière Lafayette 1. Intéressant, mais sans plus. À la Nouvelle Orléans, visiter les cimetières, autrement qu’en groupe, représente un très grand danger. Beaucoup d’attaques à main armée y ont lieu semble-t-il…



Quittons la Nouvelle Orléans vers 14h00 en direction du Cypremort State Park, qu’en consultant la documentation, j’ai choisi. C’est la première et la dernière fois que nous verrons le golfe du Mexique et j’ai pensé que ce serait bon d’aller prendre un ou deux jours de repos avant de continuer notre périple.



Nous y arrivons de nuit après avoir circulé sur les routes sinueuses des bayous. Ne trouvons pas le parc et nous rendons jusqu’au bout de la route où là nous adoptons une superbe route qui longe la mer – ou ce que nous en voyons – il fait noir comme chez le loup - et cet endroit nous semble peu fréquenté….. C’est là que j’ai décidé que nous passerions la nuit….. mais oh surprise…. J’ai oublié que nous sommes dans les bayous…en descendant de la route pavée…. J’enlise complètement la West…. Nous avons l’impression d’être dans des sables mouvants….. une glaise, mais une glaise qui adhère à tout, particulièrement à nos chaussures et qui provoque une telle succion que Gilles en a eu du mal à s’en déprendre. Aidés des Traction Aid, de la pelle, nous réussissons à nous sortir de ce bourbier. Nous sommes boueux jusqu’aux chevilles. Afin d’éviter d’entrer toute cette merde dans la West, j’ai couvert mes chaussures de sacs de magasinage WallMart et c’est ainsi que j’ai reçu le Sherriff venant vérifier ce que nous faisions à l’intérieur d’un espace privé – soit les chalets de gens très riches de la région. Nous rions encore de voir la surprise du Sherriff en voyant mon accoutrement. Finalement, il nous a escorté jusqu’à l’entrée du State Park – qui lui était exceptionnellement fermé, suite à un ouragan qui est passé là en novembre dernier. Nous avons donc établi nos quartiers généraux à l’entrée et y avons dormi deux nuits.



Morale de cette histoire : ne pas circuler de nuit aux endroits inconnus…. Et attention aux bayous…..





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Jour 7

Samedi 1 février 2003

Départ :

Météo : ensoleillé

Kilométrage : départ : 277120 – arrivée :



Journée de repos. Descendons tout le matériel du toit. Faisons sécher les chaises. Lisons et prenons du soleil. Allons prendre de longues marches et prenons des photos. Je cuisine les petites patates au clams de maman. Gilles apprécie beaucoup. Rencontrons un groupe de professeurs belges qui enseignent le français à Lafayette. Nous rions encore de notre aventure d’hier….







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Jour 8

Dimanche 2 février 2003

Départ : 7h30

Météo : ensoleillé

Kilométrage : départ : 277120 – arrivée : 277874– total : 754k – cumulatif : 4299 k

La West : 277845 – ½ litre d’huile

Trajet : 319 N – 83 N – 90 ouest – 14 ouest – 31 ouest – 10 ouest jusqu’à San Antonio.



Avions l’intention d’aller faire une ballade en Air Streams dans les bayous à partir de Breaux Bridges. A 10h30, le Visitor Center n’est pas ouvert et décidons de continuer notre route vers San Antonio.



En entrant au Texas où nous devrons faire 1300 kilomètres pour le traverser, Gilles réalise que tous les drapeaux sont en berne. Nous apprenons que la navette spatiale a explosé en plein vol et que l’on retrouve des débris de corps humains dans la région où nous nous trouvons.



Rencontrons notre troisième Minibus VW sur la route 10 près de Lafayette.



À Houston, il fait 80F et il est 14h00. Beau soleil, parfois quelques nuages….



Arrêt vers 18h00 dans un Flying J aux portes de San Antonio. J’essaye de brancher mon ordi sur Internet. Je bûche plusieurs heures et n’y arrive pas. Je suis frustrée….. et m’endors difficilement…..







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Jour 9

Lundi 3 février 2003

Départ : 10h00

Météo : 19,7C - nuageux

Kilométrage : départ : 277874– arrivée : 278191– total : 317k – cumulatif : 4616 K

La West :

Trajet : 410 ouest – 90 ouest jusqu’à Del Rio



Trouvons un magasin Macy’s à San Antonio où j’achète une cocotte à riz à 16,00$US au lieu de 55$Can + taxes. Nous visitons le secteur du RiverWalk à pied et en bateau. Il fait un temps splendide. Nous cassons la croute dans un resto texan sur les rives du canal. C’est magnifique. Nous prenons notre temps. Nous sommes bien, bien, bien…



Nous reprenons la route vers 17h00 et arrivons à Del Rio en début de soirée. Repérons un supercenter WallMart où nous nous arrêtons pour la nuit.









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Jour 10

Mardi 4 février 2003

Départ : 9h45

Météo : 11.6C - soleil

Kilométrage : départ : 278191– arrivée : 278626 – total : 435 K – cumulatif : 5051 k

La West : ½ litre d’huile – un peu de prestone

Trajet : 90 ouest jusqu’à Marathon – 385 sud jusqu’à Big Ben State Park





La route 90 s’avère très intéressante. Pas de circulation. C’est paradisiaque. Nous quittons un paysage sans relief pour nous retrouver dans des zones désertiques, rocailleuses, montagneuses. Voyons poindre à l’horizon les prémices des canyons vers lesquels nous nous dirigeons.







A Sanderson, arrêt de ravitaillement. J’en profite pour téléphoner à maman et à Christine qui me fait part des inquiétudes qu’ils vivent en regard d’une masse découverte sur le rein malade de Charles. Ca me trouble profondément et je termine la conversation téléphonique abruptement.





Rencontrons à Sanderson la première vraie Westfalia immatriculée du Colorado et qui s’arrête à la même station de service que nous.



À l’intersection de la 385, après plusieurs essais, je réussis à rejoindre à nouveau Christine. Je me calme un peu.







A l’entrée du Big Ben Park, je reprends la conduite de la West. Le paysage est incroyable. Des murs de pierres roses, des rochers qui nous semblent des sculptures. Nous nous rendons à Rio Grande Village. Le RV Park pouvant nous fournir l’électricité est complet. Campons à quelques milles de là dans un terrain de camping moins bien aménagé. Y rencontrons un couple de Toronto qui ont déjà voyagé à Baja California. Ils ont adoré ce qui conforte encore notre désir de s’y rendre

Jour 10


Mardi 4 février 2003

Départ : 9h45 de Del Rio – arrivée 15h00 au Big Ben National Park, Tx

Météo : 11.6C - soleil

Kilométrage : départ : 278191– arrivée : 278626 – total : 435 K – cumulatif : 5051 k

La West : ½ litre d’huile – un peu de prestone

Trajet : 90 ouest jusqu’à Marathon – 385 sud jusqu’à Big Ben State Park





La route 90 s’avère très intéressante. Pas de circulation. C’est paradisiaque. Nous quittons un paysage sans relief pour nous retrouver dans des zones désertiques, rocailleuses, montagneuses. Voyons poindre à l’horizon les prémices des canyons vers lesquels nous nous dirigeons.





A Sanderson, arrêt de ravitaillement. J’en profite pour téléphoner à maman et à Christine qui me fait part des inquiétudes qu’ils vivent en regard d’une masse découverte sur le rein malade de Charles. Ca me trouble profondément et je termine la conversation téléphonique abruptement.





Rencontrons à Sanderson la première vraie Westfalia immatriculée du Colorado et qui s’arrête à la même station de service que nous.





À l’intersection de la 385, après plusieurs essais, je réussis à rejoindre à nouveau Christine. Je me calme un peu.





A l’entrée du Big Ben Park, je reprends la conduite de la West. Le paysage est incroyable. Des murs de pierres roses, des rochers qui nous semblent des sculptures. (Vous aviez raison, René et Jean. Je n’avais pas oublié combien vous aviez aimé cet endroit lorsque vous y étiez venu en West vous aussi) Nous nous rendons à Rio Grande Village. Le RV Park pouvant nous fournir l’électricité est complet. C’est la première fois, depuis notre départ que nous avons a débourser pour un camping. Le cœur me fait deux tours lorsque deux Yorkshires viennent se pavaner juste aux limites de notre terrain….. une poussée de nostalgie….. voilà ce que ça donne l’émotivité…



Nous rencontrons un couple de Toronto qui ont déjà voyagé à Baja California il y a quelques années. Ils ont adoré ce qui conforte encore notre désir de s’y rendre……mais ils sentent le besoin de nous préciser que les routes de Baja ne permettent aucune marge d’erreurs…. ça promet……









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Jour 11

Mercredi 5 février 2003

Météo : nuageux – plutôt frais.



Big Ben National Park - Repos. Nous installons au camping muni d’électricité, j’en profite pour recharger tout ce qu’il y a recharger : power pack, téléphone, batterie de camera, etc. Je teste la nouvelle cocotte à riz, je prépare des jus d’orange fraîchement pressés, nous nous régalons…. Gilles est de jour en jour étonné de voir tout ce que peut contenir une West…. Bien organisée….. Je profite également de cette journée pour faire un lavage, mettre mon journal de voyage à jour et lire un peu.



Rencontrons une West des années 70 immatriculée en Oregon.



Au Big Ben, on peut y voir toute une variété d’animaux sauvages, à commencer par des ours, des lions de montagnes et des javelinas, sorte de cochons sauvages qui peuvent être parfois agressifs, mais surtout sont très fantasques. Ils viennent fouiller dans tout ce que tu peux laisser de nourriture. Un groupe de 7 est tranquillement venu se ballader juste devant la West alors que nous nous apprêtions à préparer le repas.







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Jour 12

Jeudi 6 février 2003

Départ : 10h00 du Big Ben National Park – arrivée 18h00 à Lajitas, Texas

Météo : nuageux le matin, soleil et nuages pm

Kilométrage : départ : 278626 – arrivée : 278825 total : 199 cumulatif : 5250

La West :

Trajet : 170 ouest jusqu’à Présidio – 67 Nord jusqu’à Martha – 90 ouest jusqu’à Van Horn – 54 nord jusqu’à la route 62 – jusqu’à la 180 et jusqu’à la 10 ouest jusqu’à Anthony





Avons, aujourd’hui, emprunté toutes les routes du Big Ben National Park. Merveilleux paysages. La route de Basin m’a donné des sueurs froides. Courbes en épingles à cheveux, très très abruptes (J’ai pensé à toi Henri, me souvenant de l’incapacité de ta West à remonter la côte du lac Attittlan….j’avais alors eu la peur de ma vie…. Et avec la mienne aux Éboulements….. j’avais eu toute les misère du monde à me rendre en haut….Il m’en reste encore des séquelles.) Aujourd’hui, tout a été à merveille et la West m’a épatée…(Merci Mike!!!)





Rencontrons 2 Québécois de Bromont qui eux, en voyage depuis la mi-décembre, arrivaient du Mexique dans leur VW gulf et se dirigeaient vers le Grand Canyon. Ils connaissaient les mononcs et c’est ainsi qu’ils m’ont abordée : Es-tu un mononc ou une matante? Ça m’a fait rire…..





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Jour 13

Vendredi 7 février 2003

Départ : 9h30 de Lajitas, Texas – arrivée vers 18h00 à Anthony, Texas

Météo : 3,2C – bruine

Kilométrage : départ 278825 – arrivée : 279419 – total : 694 – cumulatif : 5944

La West : ajoutons de l’air aux 4 pneus – je ne sais pas si c’est normal.. – ½ litre d’huile -

Trajet : 170 ouest jusqu’à Presidio – 67 nord jusqu’à Martha – 90 ouest jusqu’à Van Horn – 54 nord – route 62 – 180 et 10 ouest jusqu’à Anthony





Ce matin, il fait encore très froid. Nous traversons désert, montagnes, plaines. Le soleil arrive vers 15h00. Avons passé la nuit accompagné d’un vent à écorner les bœufs dans un très beau camping installé dans un ranch.





Sur la route 62-180, nous longeons un désert de sable blanc. Toute la journée, sauf au départ ce matin, avons longé des chaînes de montagnes plutôt que de les traverser. Nous avons pu également observer une gigantesque plantation d’arbres à pacanes (pecans). Nous avons vu un troupeau de chèvres de montagne en quittant Lajitas et un peu plus loin un autre troupeau de chevreuil cette fois.





Nous arrivons à El Paso vers 17h00 – trouvons immédiatement le Public Library où je me précipite pour prendre mes courriers. À Anthony, dans le Flying J où nous dormirons, j’ai pour la première fois la possibilité de brancher mon ordi sur internet. J’en profite pour acheminer la partie du journal de voyage qui est « à peu près prète ».







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Jour 14

Samedi 8 février 2003

Départ : 9h15 de Anthony, Texas – arrivée vers 18h00 au Catalina State Park, Arizona

Météo : 5,2C – Soleil - pluie

Kilométrage : départ : 279419 – arrivée : 280002 – total : 583 – cumulatif : 6527k

La West : 279767 ajout de ½ litre d’huile – le moteur semble manquer un peu d’avance. Il étouffe à froid. J’espère que Paul pourra m’aider à réajuster. Je regrette de ne pas avoir demandé à Mike comment procéder.

Trajet : 10 ouest jusqu’à Tucson –





Départ à 9h15 de Anthony. Revenons un peu sur nos pas à la recherche d’un WallMart où j’espère ENFIN trouver le fameux atlas des routes mexicaines, qui, selon ce que l’on m’a dit, se trouve à peu près dans tous les WallMart du Texas. Introuvable – l’atlas….. le WallMart si……





Nous traversons le Nouveau Mexique d’un seul trait. Le désert de sable rose est enneigé. Il fait froid.



il neige encore au White Sand Monument où nous prévoyions aller aujourd’hui. Changement d’itinéraire. Nous passons tout droit et filons vers Tucson où nous espérons voir Louise et Paul.





Nous sommes arrivés à un « motus vivendi » en ce qui a trait à la conduite de la West. Gilles conduira tout ce que nous adopterons comme autoroute et moi je me paierai les petites routes… Tout le monde est heureux, car chacun fera ce qu’il préfère…..





Tucson est une ville très belle, propre, coquette avec une végétation splendide. Voyons les premiers palmiers royaux. Arrivons à Catalina State Park vers 18h00. Le bureau d’inscription est fermé. Mais….. qui voyons-nous à l’entrée du parc : Louise, Paul et Cléo….. On est tous surpris de cette coïncidence… et on se trouve bien chanceux d’être ainsi accueillis…. Comme le state park est complet, nous sommes invités à dormir sur leur site. Super, super…..









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Jour 15

Dimanche 9 février 2003

Départ : vers 12h10 du Catalina State Park, Arizona – arrivée vers 20h00 à Why

Météo : 20,3C - soleil

Kilométrage : départ : 280002 – arrivée : 280245 – total : 243 – cumulatif : 6770 k

La West : avons vu 2 westfalia au Saguaro.

Trajet : 86 ouest vers Why





Nous nous sommes réveillés ce matin avec une température de moins 7C dans la West. Même avec le duvet, le froid nous a dérangé. Dans le désert de Sonora où se trouve Tucson, il faid très froid la nuit et une chaleur totalement sèche le jour. Climat idéal.





Déjeuner gargantuesque offert par Louise et Paul. Avons mangé le meilleur pain de la terre…. Pain fabriqué par eux avec des grains moulus également par eux…. Et ça dans leur « fift wheel »….Ils m’ont grandement impressionnée….Nous les avons quittés vers midi en souhaitant se revoir à nouveau à Las Vegas lors du retour.





Nous rendons visiter le Desert Museum où nous marchons dans les jardins pendant des heures. Visite très intéressante et très instructive. Visitons également le Old Tuckson Studios où John Wayne, Clint Eastwood, Sergio Leone et bien d’autres ont participé ou tourné des westerns. Nous nous sommes baladés dans cette petite ville de cinéma et avons bien apprécié la ballade en petit train tout autour du site.





Reprenons la route vers 18h00. Nous dormons à Why où nous arrivons vers 20h00. Nous sommes à l’entrée de l’Organ Pipe Cactus National Monument que nous comptons visiter demain.





Non seulement Gilles a si peur de geler une fois encore, qu’il se met au lit avec 3 chandails, son coupe-vent et enroulé dans une couverture mexicaine – il ressemble à Mère Teresa – avant d’entrer sous le duvet. Il ne prend plus de chance…..





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Jour 16

Lundi 10 février 2003

Départ : vers 8h30 de Why – arrivée à El Centro vers 17h00

Météo : 5,0C - nuageux

Kilométrage : départ : 280245 – arrivée : 280714 – total : 469 – cumulatif : 7239 k

La West : 284420 – changement d’huile à Gilda Bend, Arizona – prochain à faire à 290000

Trajet 85 sud AR – 10 ouest jusqu’à El Centro





Lever du soleil sublime, les couleurs sont d’une telle densité, c’est incroyable. Partons vers 8h30 en direction du Organ Pipe National Monument. Après avoir vu le Saguaro State Park, celui-ci manque nettement d’intérêt. Au Visitor Center, j’en profite pour appeler Lucie et chez Carquest afin de leur faire part que le Power Pack acheté chez eux ne fonctionne pas bien.





Nous reprenons la 85 nord et traversons de larges vallées sablonneuses, toujours avec, de chaque côté, cette splendide chaine de montagnes qui ne nous a pas quitté depuis Big Ben.





À l’entrée en Californie, nous nous retrouvons en plein désert, des dunes de sables digne du Sahara. Nous nous arrêtons le temps de prendre quelques photos et continuons notre route vert El Centro. Nous longeons de grandes plantations de légumes, de loin ça nous semble des choux.





Arrivons à El Centro vers 17h00. Première vérification : puis-je brancher mon ordi? Il y a des prises – mais elles ne fonctionnent pas. La première personne que je rencontre en arrivant au Truck Stop où nous pensons passer la nuit, c’est Sébastien Poirier, un gars de Causapscal que ma mère m’a présenté sur le parvis de l’église de Causap le soir de la messe de minuit à Noël dernier….. nous n’en revenons tout simplement pas….. à l’autre bout du monde…. Imagine !!!! il me fait une visite guidée de son énorme camion….. je lui en fais une de la West….. le temps de prendre quelques photos et il repart vers Yuma faire le plein de légumes et retour vers Montréal dès le lendemain. Je tente d’appeler ma mère, je l’entends très bien, elle ne m’entends pas et elle raccroche….. La technologie, pour moi ce soir, ça ne marcha pas… je lâche prise et nous nous dirigeons vers le WallMart où nous dormirons.





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Jour 17

Mardi 11 février 2003

Départ : de El Centro vers 11h15 – arrivée à las Playas de Tijuana vers 17h00

Météo : 16,3C – nuageux - pluie

Kilométrage : départ : 280714 – arrivée : 280975 – total : 261 – cumulatif : 7500 K

La West : je l’aime, je l’aime, je l’aime….. elle roule comme une neuve….. Merci Mike…..

Trajet : 86 sud jusqu’à la 111 – jusqu’à Calexico – la 2 de Mexicali à Tijuana





À 9h30 quittons le WallMart pour la Public Library de El Centro où je peux avoir accès à Internet et prendre mes messages. Merci aux amis qui nous ont écrit. 18 messages. C’est formidable et ça fait si plaisir. J’en profite pour envoyer un petit courrier, n’ayant pas eu vraiment le temps de mettre le journal de voyage à jour.





Vers 11h15 c’est le départ. Au lieu, comme c’était prévu, de nous rendre à San Diego et de passer la frontière à Tijuana, nous changeons notre itinéraire et décidons d’entrer au Mexique à l’est complètement de la péninsule de Baja et de la traverser d’est en ouest du côté mexicain. Ceci s’est avéré une excellente décision….





Objectif atteint : Midi et 7500 kilomètres plus loin, nous entrons à Baja California. À la douane, à mon grand étonnement, rien ne nous est demandé, aucun papier que ce soit pour nous ou pour la voiture. Trop surprise, je demande à Gilles d’aller vérifier auprès du douanier qui nous confirme qu’à Baja, c’est différent du Mexique, rien n’est exigé, sauf une assurance pour la voiture. Ça passe donc comme un couteau dans du beurre mou…. Je n’en reviens tout simplement pas…..





Nous sommes comme des enfants : excités…. Excités….. Comme il se doit au Mexique, nous tournons au moins pendant une bonne heure dans Mexicali, une ville d’un million d’habitants, avant qu’une gentille dame rencontrée dans une mini panaderia (lieu où l’on fabrique et vend des tortillas), nous offre gentiment de nous escorter jusqu’à la route 2 que nous devons emprunter pour Tijuana. Soulagement….





Nous nous retrouvons dans le désert de Sonora et traversons la Sierra de Cucapa. Pour une entrée, c’est une entrée…. Nous nous retrouvons à grimper une chaine de montagnes digne d’un col dans les Alpes – 5000 pieds – des routes qui grimpent, qui grimpent et qui grimpent…. C’est Gilles qui conduit. Je suis cramponnée à ma poignée de porte et n’ose même pas regarder en bas tellement les précipices sont impressionnants….. rien qu’à regarder devant soi et pouvoir observer sur le top des montagnes la route vers laquelle nous nous dirigeons, c’est suffisant…..Enfin, nous arrivons de l’autre côté, sains et saufs…..Mais ça donne chaud…..









Nous dirigeons vers le Pacifique…. Et ça presse…. On a hâte….. Nous traversons Tijuana à l’heure de pointe, et trouvons facilement les plages. Nous stationnons la West le long de l’océan, sur une petite rue bordée d’une très belle promenade et arrivons juste à temps pour admirer le coucher de soleil. Le bruit des vagues, les paysages, le coucher de soleil, tout ça crée une grande excitation…. Une longue marche, un super repas de poisson grillé (pescado frito al modo de ajo) dans un petit resto familial et dodo…. Je ne sais si c’est le bruit des vagues, si c’est la satisfaction d’avoir atteint l’ultime objectif, si c’est l’excitation…. enfin j’ai du mal à trouver le sommeil….





Nous nous sommes bien amusés, car de 18h00 à 7h00 le lendemain matin, nous avons vu déambuler devant nous à 18h00 les amoureux des couchers de soleil – à 21h00 les amoureux qui font du parking et se bécotent… à 6h00 le matin, les amoureux du jogging étaient là…













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Jour 18

Mercredi 12 février 2003

Départ : de las Playas de Tijuana vers 7h00 – arrivée à San Quintin vers 18h00

Météo : 19,4 C - il pleut – il fait soleil – il y a des nuages…. Tout y est…..

Kilométrage : départ : 280975 – arrivée : 281356 - total : 381 – cumulatif : 7881 k

La West :

Trajet : la route 1D jusqu’à Rosarito – la #1 jusqu’à Maneadero – la 23 jusqu’à La Bufadora AR – et la #1 jusqu’à San Quintin au camping Cielito Lindo.





Quittons Tijuana vers 9h30 après avoir, comme c’est l’habitude au Mexique, tourné en rond pendant plus d’une heure à la recherche de la route 1 la voie panoramique vers le sud. La seule que nous repérons, c’est l’autoroute 1D – la payante. En désespoir de cause, nous décidons de l’emprunter jusqu’à Rosarito où là nous trouvons finalement la #1 – mais elle est en construction – et il pleut – et c’est de la « bouette » rouge et on se retrouve avec une West couleur terracota …. Et ça dure pendant des kilomètres…. Et c’est le bordel… Malgré la pluie, nous sommes éblouis par les paysages , de l’océan à la montagne, de la montagne aux hauts plateaux, c’est magnifique et nous sommes heureux d’être là où nous sommes.









Avons fait un petit détour pour nous rendre au petit village La Bufadora, site très impressionnant, village perché dans les montagnes, mais beaucoup trop touristique à notre goût. On peut y voir les vagues se propulser dans une caverne souterraine (crète rocheuse) et monter jusqu’à 100 pieds dans les airs. Le nom de Bufadora a un rapport avec le bruit que fait la mer en se précipitant sur ces rochers. Sur la route du retour, à Punta Banda, nous arrêtons dans une petite luncheria Chez Rosita. Y dégustons de succulents Tacos de pescados et de carne asado (poisson et viande). Prenons quelques photos des tenanciers qui sont très sympatiques et comptons remettre ces photos aux prochains mononcs qui passeront par Punta Banda afin qu’ils puissent les apporter à Rosita et Jose.





Je conduis de Tijuana jusqu’à Colonet. Le triptik du CAA mentionnant spécifiquement que l’étroitesse des routes et les montagnes escarpées entre Maneadero et Colonet requerrent une extrême prudence, je préfère manœuvrer. La route est étroite et très sinueuse. Chaque précipice a sa ou ses carcasses de voiture laissées là, souvent accompagnées d’une croix ou d’un petit monument fleuri de plastic…. Ça modère les transports…..





Gilles prend la relève et nous adoptons un coquet petit terrain de camping à San Quintin, le Cielito Lindo. Malheureusement, la pluie ne nous a pas quitté et la pauvreté sous la pluie, c’est encore plus désolant à voir… car c ‘est beaucoup ce que nous observons un peu partout : la pauvreté.



En consultant le guide sur Baja, je réalise que le douanier à Mexicali nous a induit en erreur et que nous avons bel et bien besoin d’un permis de séjour pour voyager au sud d’Ensenada et qu’il est essentiel après 72 heures de séjour à l’intérieur du pays. À Guerrero Negro, aux portes de Baja Sud, vers où nous nous dirigeons, nous aurons droit à une vérification poussée par l’immigration. Demain, il va falloir régler le problème si nous ne voulons pas être retournés….





Je sens Gilles très fébrile. La pluie, la « bouette » (car il y en a partout) influent un peu sur son moral, je crois. Il cherche le soleil et surtout la chaleur depuis déjà bien longtemps…..









Quelques parties de « Skip Bow » « SA » victoire, lui redonne un peu le moral….Il pleut si fort, et c’est sa première expérience le toit de la West levé… il s’inquiète à savoir si la toile va tenir le coup et si nous ne nous lèverons pas le lendemain les pieds dans l’eau….







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Jour 19

Jeudi 13 février 2003

Départ : de San Quintin vers 9h30 – arrivée à Bahia de Los Angeles vers 17h00

Météo : 15,9C – soleil et nuages

Kilométrage : départ : 281356 – arrivée : 281765 – total : 409 – cumulatif : 8290 k

La West :

Trajet : la route #1 jusqu’à Bahia de Los Angeles.





Quelle journée. Après une visite au seul bureau touristique que nous ayons repéré sur la route depuis notre entrée à Baja, à San Quintin, nous apprenons qu’à Guerrero Negro, il nous sera possible d’avoir le permis de séjour qui nous manque. Nous partons soulagés.









Ces 400 kilomètres de San Quintin à Bahia de Los Angeles nous ravissent… En entrant dans le Parque Natural del Desierto Central, (dans lequel nous roulons toute la journée) nous escaladons des montagnes, jusqu’à plus de 3000 pieds, nous traversons de hauts plateaux, et pouvons admirer des forêts de cactus de toutes les formes et de toutes les dimensions. La pluie des jours précédents ont fait fleurir un cactus qui s’appelle cirio (cierge) c’est splendide. À chaque tournant, le paysage change et toute la journée dans la West, ce que l’on pouvait entendre : Gilles : « Oh la, la !!!! » - Marcelle : « Wowwwww….. » nous aurions voulu arrêter au moins une bonne centaine de fois pour prendre des photos. Mais, hélas, pas d’accotement…. et bien peu d’endroits accessibles pour les arrêts. Cela ne nous a pas empêché de prendre plusieurs plusieurs clichés.





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Jour 20

Vendredi 14 février 2003

Météo : soleil – nuages en fin de journée suivis de périodes de pluie.





C’est la St-Valentin aujourd’hui. Sommes restés bien sagement installés à la plage de Bahia de Los Angeles. Avons, pour la première fois endossés nos maillots de bain. Une longue marche sur l’unique rue du village et qui a à peine 1 kilomètre, une visite au café Internet et au marché du village où nous avons fait nos provisions. Gilles nous a cuisiné un super pâté chinois, histoire de récupérer ce qui nous restait de la douzaine de maïs acheté sur la route, et pas si succulent que ceux de chez-nous….







Bahia de Los Angeles est un endroit invraisemblablement beau. Une baie, entourée de montagnes très escarpées et inhabitées. Le village se réduit à une rue qui longe la plage. La West est stationnée directement sur cette plage et quelques pélicans et une meute de mouettes assistent à notre repas et nous font la conversation à hauts cris….





Avons traversé la Sierra de la Asamblea où l’on peut voir en grande quantité, des copalquin ou arbre éléphant. Les routes sont assez belles bien que parsemées de ce qu’ils nomment ici des Vado ou Dip au Etats-Unis, ce que je pourrais traduire par nos « calvettes » chez-nous. Ici il faut se méfier, car on ne les voit qu’une fois rendu dedans et il peut y avoir d’accumulé, parfois plus de 1 pied d’eau….. ça ralentit un véhicule et ça étouffe un moteur….et ça empêche de continuer….





La descente finale vers Bahia de Los Angeles offre une vue prenante sur les iles . La baie doit probablement son nom à ses iles blanches qui offrent une vision que nous fait penser à des anges flottant dans le ciel.





Ici, nous sommes vraiment loin de toute civilisation. Il n’y a pas si longtemps, le téléphone ne s’y rendait pas. L’eau est rare et il peut se passer plusieurs jours avant qu’il soit possible de prendre une douche. L’électricité nous est offerte uniquement de 17h00 à 21h00. C’est un peu insécurisant au début. Mais lorsque j’ai réalisé que l’on pouvait s’approvisionner en eau potable au marché du village, l’insécurité s’est envolée…..



Jour 21




Samedi 15 février 2003 – Bahia de Los Angeles

Météo : venteux, soleil, nuages…



Ce matin, nous déménageons de camping – la plage voisine – Chez Rosa. Endroit plus sympathique avec douche (eau très limitée et froide par surcroît) et électricité quelques heures de plus cette fois .





En fin d’après midi, le ciel se fait menaçant, gros nuages, bourrasques de vent, pluie…. Jacques nous a informé, lors de notre arrivée, de porter attention à ces vents. Ils peuvent devenir extrêmement forts compte tenu des hautes montagnes qui encerclent la baie. Un jour son voilier de ferro-ciment de 31 pieds a été couché par ces vents.





Je profite de ce temps d’arrêt pour effectuer quelques réparations à la West, coffret à gants qui ne tient plus en place, nettoyage superficiel de l’intérieur, etc... De son côté, Gilles me répare les axes de la table pliante en faisant des nœuds selon la technique qu’il utilise généralement pour réparer des mâchoires…. C’est vous dire…. La chirurgie, ça sert même en camping…





Je suis heureuse d’avoir accès à Internet. Une vingtaine de messages m’attendaient…. C’est le bonheur! Je copie tous les messages sur disquette afin d’en prendre connaissance en même temps que Gilles une fois rendue à la West.





Ici, il y a beaucoup, beaucoup de chiens errants et qui sont fort sympathiques. Ils nous tiennent compagnie, un ou deux à la fois, mais rarement les mêmes et nous accompagnent dans nos déplacements. Ils sont doux, affectueux et pas du tout quêteux… on dirait même, parfois, qu’ils se font particulièrement gentils afin de nous séduire et ainsi peut-être être adoptés…Très peu de petits chiens, pour ne pas dire pas du tout. Ils sont tous à peu près de la taille d’un labrador. C’est agréable.









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Jour 22

Dimanche 16 février 2003 – Bahia de Los Angeles

Météo : soleil – très chaud….





Félix a 8 ans aujourd’hui. Je marche tout le village avant de trouver le seul téléphone public. J’obtiens la ligne en moins longtemps qu’il ne le faut pour le dire. Je suis très émue d’entendre sa petite voix au bout du fil…. Christine m’apprend que les résultats des investigations pour BBCharles s’avèrent sans danger. Ouf…. Quel soulagement. Pour ceux que ça peut intéresser : les tarifs téléphoniques MexiqueCanada : 1,00$US la minute





Myriam, rencontrée lors de notre arrivée à Bahia vendredi, vient nous visiter et, pendant une bonne couple d’heures; nous entretient de son vécu, - qui sort de l’ordinaire, - de ses croyances, de Yahvé, de la situation des Juifs, etc…. Gilles et moi sommes littéralement suspendus à ses lèvres. J’ai même droit à un traitement de réflexologie qui enlève l’engourdissement au pouce droit qui m’embêtait depuis plusieurs mois déjà : les tunnels carpiens…..Youppi….. Merci Myriam…..





Avons, pour voisin, un couple de jeunes Québécois avec leur petite Amélie de deux mois et demi. Ils vivent à Vancouver depuis une dizaine d’années et sont en vacances à Bahia. Ça fait drôle d’entendre parler québécois…..





Sommes invités à prendre l’apéro et le repas du soir au « motorhome » de Myriam et Jacques. Je suis également invitée à consulter mes E-Mail. Surprise de taille lorsque Rémi m’apprend que Mon journal de bord est maintenant à La Une sur le site des Mononcs, je suis très impressionnée, très excitée et un peu gênée car, à priori, ce journal s’adressait surtout aux amis et il est loin d’être travaillé pour mériter d’être lancé à La Une. Enfin, espérons qu’il saura intéresser même les mononcs qui ne me connaissent pas.





Passons une soirée super agréable. C’est la pleine lune. Tout simplement magnifique.









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Jour 23

Lundi 17 février 2003

Départ : de Bahia de Los Angeles à 9h00 – arrivée à Vizcaïno à 19h30

Météo : 21,3C - soleil

Kilométrage : départ : 281766 – arrivée : 282055 – total : 289 k – cumulatif : 8579 kilomètres

La West :

Trajet : Mexican #1



Quittons le camping vers 9h00. Passons au motorhome saluer Jacques et Myriam – et là – impossible de repartir….. visite de son voilier – ancré au large – et qu’il a construit lui-même il y a une vingtaine d’années. Ensuite, comme il m’offre de me prêter son GPS pour la continuité du voyage, nous travaillons pendant plusieurs heures pour installer sur mon ordi les logiciels requis – sans succès – finalement vers 14h00 nous prenons, cette fois-ci, la route pour de bon – au grand soulagement de Gilles…..





Nous nous tapons, en sortant de Bahia, les 25 kilomètres de routes horrrrrrrrrrribles…… route asphaltée mais parsemée de centaines de trous…. Impossible, même en étant spécialiste de slalom de les éviter tous…. Je ne pouvais pas croire que les pneus pourraient tenir le coup. Michel, tu as équipé la West de super bons pneus…. Mais j’y ai laissé mon deuxième cap de roue depuis le début du voyage….





Arrivons à Guerrero Negro vers 16h00. J’ai fait la route un peu nerveusement, après avoir quitté Bahia avec un réservoir a demi plein, et 60 kilomètres plus loin, une pancarte nous informant que la prochaine station de service se trouve à ……167 kilomètres…. J’ai un peu la frousse… mais Gilles envoie des ondes et est persuadé que nous aurons assez d’essence pour nous rendre….. moi, pas si certaine…. Finalement, nous arrivons juste, juste, juste….. Pour éviter ces émois inutiles, la suggestion de se munir d’un bidon d’essence en réserve est à considérer….





Avons finalement pu obtenir, très facilement, nos permis de séjour au poste frontière entre Baja California Centre et Baja California Sur.





Reprenons la route vers 18h00, il fait nuit, comme nous n’avons que 9 kilomètres à faire avant de s’arrêter au Parc que nous avons sélectionné ce n’est pas trop grave. Mais alors, oh surprise…. Nous roulons, nous roulons, nous roulons, sans jamais pouvoir nous arrêter, sans jamais trouver le fameux parc en question, pas d’accotement, de plus on n’y voit rien, c’est à croire que la West est munie de lumières 40 ampères maximum….. ON N’Y VOIT MOINS QUE RIEN …..C’est à croire également que les Mexicains n’ont pas encore réussi à trouver la manette qui leur permet de baisser leurs lumières, ils nous aveuglent littéralement et c’est avec des sueurs dans le dos que je croise les camions. Je perds complètement la route de vue…. Je marmonne tout le long du trajet une sorte de litanie : non, non, plus jamais je ne conduirai la nuit….. non non, plus jamais je ne conduirai la nuit…. Non non plus jamais….. Enfin c’est totalement épuisée que nous arrivons à la première ville Vizcaïno– une cinquantaine de kilomètres plus loin. Nous trouvons là une station d’essence Pemex et demandons l’hospitalité pour la nuit. C’est assez fréquent au Mexique, les stations Pemex ont quelques espaces de stationnement que les voyageurs peuvent gratuitement utiliser.





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Jour 24

Mardi 18 février 2003

Départ : de Vizcaïno vers 7h30 – arrivée à Mulege vers 17h00

Météo : 16,1 C - nuageux

Kilométrage : départ : 282055 – arrivée : 282295 – total : 240 K – cumulatif : 8819 kilomètres

La West :

Trajet : Mexican #1





Continuons notre traversée du désert de Vizcaïno, heureusement, cette fois-ci de jour. Pouvons admirer plusieurs variétés de cactus dont beaucoup de Saguaro – ces cactus qui nous avaient tant impressionnés en Arizona, des Yuccas, des Organ Pipe, etc. Vers 8h30, le soleil se pointe. La route #1 nous fait voyager de l’océan Pacifique à l’ouest à la Mer de Cortez à l’est, à chaque fois que nous laissons une côte pour une autre, il y a une chaine de montagnes et des zones désertiques à traverser. La végétation varie beaucoup et très rapidement. Par contre, les routes gardent toujours leur aspect sinueux et escarpé. Idéal pour les motocyclistes….. (Odile, Marie-Sylvie – c’est à expérimenter en moto…)





Quittons la route principale pour nous arrêter déjeuner dans le petit village de San Ignacio. Magnifique! Un oasis dans le désert. Des centaines de palmiers, ou plutôt de dattiers – j’apprends que les dattes se cueillent au somment d’un très haut palmier – Marchons quelques temps dans le village. Ça vaut l’arrêt. Notre second arrêt s’avère également très surprenant et agréable la petite ville de Santa Rosalia est très jolie et l’on y retrouve un peu l’architecture des maisons de la Nouvelle Orléans. Pouvons emplir le réservoir d’eau blanche de la West, la laver… de terracotta – elle est redevenue blanche….et faire quelques provisions





Arrivée à 17h00 à Mulege. Dénichons un beau petit camping, celui de l’hôtel Serinidad – le long d’une petite piste d’aterrissage. Bonheur extrême : …. Pouvons prendre une douche - la première depuis Tucson, c’est vous dire….. lavage des vêtements, de la vaisselle, enfin nous lavons tout ce qu’il y a à laver……



Mulege est un charmant petit village au nom enchanteur. Il y a beaucoup de fleurs incroyablement belles et de tous les coloris.









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Jour 25



Mercredi 19 février 2003

Départ : de Mulege vers 10h15 – arrivée à Puerto San Carlos vers 17h00

Météo : 28,5C – soleil –beau et chaud.

Kilométrage : départ : 282295 – arrivée : 282659 – total : 364 K – cumulatif : 9183 kilomètres

La West : ½ litre d’huile à 282295

Trajet : Mexican #1 jusqu’à Ciudad Constitucion – Mex 22 ouest jusqu’à Puerto San Carlos





Avant notre départ, revenons au village prendre quelques photos de ces plantes repérées la veille.



Nous rendons visiter la Mision. À Baja, il y a peu de vestiges historiques ou culturels, si ce n’est une cinquantaine de missions que nous pouvons voir un peu partout dans la péninsule. Baja California, c’est la très grande beauté des paysages, des routes, de la mer, de l’océan, et également, la tranquillité…. Très peu de touristes…. Des plages, des campings déserts. Pour les amateurs de sports nautiques et de conduite moto ou auto : c’est l’endroit





Nous longeons la Bahia Concepcion. C’est super beau. Nous contournons chaque cap, souvent à très haute altitude et pouvons voir ces baies d’une eau d’un turquoise invraisemblable et au loin ces montagnes (la Sierra Gigante) roses…. C’est vraiment magnifique. Si depuis notre départ, les routes ont été sinueuses…. Aujourd’hui, nous avons vraiment l’impression de rouler dans un serpentin….. Ça n’arrête pas de tourner, de monter, de tourner, de descendre, de monter, de tourner……. Et ainsi de suite…..pendant des heures et des heures…..





Après Loreto, la route devient droite, droite, droite, plus une courbe pendant des kilomètres et des kilomètres : le désert. Atteignons Puerto San Carlos pour le coucher de soleil et nous installons directement sur la plage. Camping à 5$ par jour – quand ils viennent percevoir….. Dès notre arrivée, rencontrons Gabino, jeune mexicain, beau comme un cœur et surtout très très gentil. Il vient nous offrir une sortie en mer pour aller voir les baleines, qui normalement à cette période de l’année sont très nombreuses ici car c’est l’endroit où elles viennent se reproduire. Cette année, par contre, le phénomène El Nino a considérablement réchauffé les eaux et il n’est pas nécessaire pour elles de descendre aussi bas pour se reproduire, elles rencontrent des eaux suffisamment chaudes plus au nord.









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Jour 26



Jeudi 20 février 2003 – Puerto San Carlos

Météo : soleil. Très beau





Journée en mer. Au cours de cette ballade – à toute vapeur - de 6 heures, pouvons admirer des centaines de pélicans, entrevoir quelques baleines, nous rendre à l’île Madgalena manger langouste et crevettes, voir des pêcheurs de requins, de poulpes, de crevettes admirer un groupe d’otaries, et rire, rire, rire, avec deux jeunes mexicains de Matzatlan et Gerd et Jim, un couple de voyageurs du Minnesota qui eux, aussi ont été les heureux proprios d’une West pendant plus de 10 ans. Leur souvenir le plus marquant : le FRIGO….. tout au cours de ces dix années, ils ont pesté contre lui…..moi aussi d’ailleurs, car depuis la Virginie – où j’ai fait un plein de beau propane neuf - je pompe et je pompe et je pompe tous les matins afin d’essayer de la partir, mais c’est peine perdue… il n’y a rien a faire…. Il ne veut rien savoir…..et je tempête….(Ça te dit quelque chose Raymond???)¸. Enfin, nous avons passé une journée magnifique, quoique un peu épuisante…. Nous nous sommes fait brasser pas à peu près….. Nous avons pris des tonnes de photos. Et tout ça pour 25$ US par personne…..





Avons été invités à manger au motorhome de Gerd et Jim. Nous passons une fort agréable soirée et continuons à rigoler de plus belle…









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Jour 27



Vendredi 21 février 2003

Départ : de Puerto San Carlos à 8h45 – arrivée à La Paz vers 15h00

Météo : 18,6 C – beau soleil

Kilométrage : départ : 282659 – arrivée 282900 k – total : 241 K – cumulatif : 9424 kilomètres

La West :

Trajet : Mex 22 est – Mex 1 sud





Prenons un excellent petit déjeuner dans un décor enchanteur au resto Los Arcos de Puerto San Carlos. Tournons encore un moment en rond pour retrouver la route pour La Paz.





La route vers La Paz est agréable, pas du tout accidentée. Il fait un beau soleil – 23,4C à midi. Regagnons une zone désertique, hostile, sablonneuse avec une végétation rebutante…..où toutes sortes de bestioles doivent y avoir établi domicile…. pour tout l’or du monde, je ne voudrais pas avoir à aller m’y balader, il doit y avoir tout plein de scorpions, de serpents, d’araignées géantes….enfin de tout ce qui me fait frissonner…..





Arrivons à La Paz vers 15h00. Ville magnifique offrant un coup d’œil imprenable avec sa baie de couleur turquoise et ses montagnes roses à l’horizon. Dénichons, en entrant un café Internet. Je m’y précipite et récupère la dizaine de courrier qui m’y attendaient… Youppi….. merci à ceux qui nous écrivent….





La ville nous semble particulièrement tranquille. Nous stationnons la West sur le boulevard longeant la baie, près du malacon (promenade sur la grève), sous un beau palmier et décidons d’y passer la nuit. Au retour de notre souper vers 22h00, l’on constate qu’il y a de plus en plus de monde sur la rue, la circulation est plus dense, et vers 22h30, la musique dans le tapis….. au restaurant d’en face….. Vers minuit, alors que je me prépare à déménager…. Il y a Gilles qui décide d’aller s’enquérir auprès des musiciens s’ils en ont encore pour longtemps…. Vue leur surprise, il les informe que nous dormons en face et que c’est impossible avec tout ce bruit…..Je n’en croyais pas mes yeux…. Eh bien, croyez-le ou non, 20 minutes après : silence total…..la musique, c’était fini….. et on est tous les deux tombés dans les bras de Morphée…..









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Jour 28



Samedi 22 février 2003 – Playa Tecalote

Départ : La Paz vers midi – arrivée à Playa Tecalote vers 13h00

Kilométrage : départ : 282900 K – arrivée :

Trajet : Mex 11 est





Repartons de La Paz à la recherche de LA plage où nous souhaitons nous arrêter pour quelques jours. Je commence à souffrir de motorite aiguë…. Quelques jours sans vibrer au son du moteur….. quelques jours de repos et pour nous et pour la West…. Ça s’impose…..





Trouvons LA plage, celle de Tecalote à quelques 20 kilomètres au nord est de La Paz, des dunes de sable, une baie aussi turquoise que celle de La Paz, stationnement gratuit et presque seuls…..C’est le bonheur….. Ressortons, chaises, table, parasols, livres et ordinateur.









Jour 29



Dimanche 23 février 2003 – Playa Tecalote

Météo : soleil, super beau, chaud, très confortable





Sortons la popote et je cuisine. Au menu aujourd’hui : repos, repos, repos, lecture, soleil, un super couscous au poulet….. régal……, et la mise à jour de l’épisode 3 du Journal de bord et réparation du rideau moustiquaire : objectif atteint, tout est complété…. Il ne me reste plus qu’à ressortir mon livre : Le Roman de Julie Papineau.





Nous venons d’avoir droit à un génial coucher de soleil


Jour 30


Lundi 24 février 2003 – Playa El Tecolote

Météo : très beau soleil.

Journée de repos!

Journée de soleil!

Journée splendide!

Température idéale : ni trop chaud, ni trop frais, un peu venteux toutefois.



À noter : cette plage est un petit coin de paradis – c’est à visiter – et s’y installer en plus c’est gratuit….





Avons rencontré le premier véhicule immatriculé au Québec. Un couple du Nouveau Brunswick qui sont installés sur cette plage depuis quelques mois.





Nos chiens ne nous quittent pas, de jour comme de nuit, il s’en est même ajouté un qui est fort attachant d’ailleurs…. Il faut dire que Gilles leur a donné l’équivalent d’une boite complète de biscuits à chiens en deux jours….









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Jour 31

Mardi 25 février 2003

Départ de la Playa El Tecolote à 7h30 – arrivée à Todos Santos en début d’après-midi.

Météo : 21,C - beau soleil…..

Kilométrage : départ : 283025 K – arrivée : 283147 K – total : 142 K – cumulatif : 9691 kilomètres

La West :

Trajet : 11 ouest jusqu’à La Paz – 1 sud jusqu’à la 19 – 19 ouest jusqu’à Todos Santos.





De retour à La Paz, nous retrouvons, au Café Internet, les deux Français que nous avions rencontrés vendredi au marché d’alimentation CCC – (une sorte de IGA). Ils sont complètement à sec. Il se sont fait dévaliser : la voiture est partie avec tout le contenu : passeports, carnets de santé, argent, camera, vêtements, enfin tout…. Ils sont à ramasser à la petite cuillère… Je suis totalement sidérée…. Pourtant, la ville de LaPaz est plutôt considérée comme une ville calme et sans trop de criminalité – comme son nom l’indique – La Paix – . Mais c’est la période du Carnaval, et la population de la ville augmente considérablement.









Avant de reprendre la route, nous arrêtons au super Mercado Ley – question de s’approvisionner un peu- Nous réalisons que tout ici, est particulièrement bon marché. Un excellent fromage de type cheddar, par exemple coûte 4,00$US le kilo et les prix de plusieurs autres items nous étonnent favorablement.





Nous reprenons la route vers 13h00. Entre La Paz et Todos Santos nous voyons, sur les côtés de la route une assez grande quantité d’animaux tués, - par des voitures – nous pensons - pour la plupart des vaches, nous sommes étonnés et ne comprenons pas très bien ce phénomène. Nous n’avions jamais rien vu de semblable auparavant. Imaginez les odeurs…. Avec le soleil qui tape….





Nous arrivons à Todos Santos en début d’après-midi. Petite ville très jolie – la ville des arts – Il y a beaucoup de galeries d’art, de très beaux restaurants, des trottoirs à multiples dénivellations, de très beaux panoramas sur la Sierra de la Laguna. La végétation est d’une grande richesse. Cette petite ville de 4000 habitants offre des cultures de mangos, d’avocados, de guavas, de papayas, de citrons, d’oranges, coconut etc, etc. Les courants d’eau souterrains provenant de la Sierra irriguent la région.





Avons déniché un super petit terrain de camping (El Litro) à la sortie de la ville. Le mieux organisé que nous ayons pu voir à date et géré par une Américaine . Tout y est beau, coquet, très propre, et pour 9,00$US la nuit, nous avons un palapa (abri) l’électricité, les douches et les toilettes. Il n’y manque que la plage qui est à 1 kilomètre de la ville.













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Jour 32

Mercredi 26 février 2003

Départ : de Todos Santos vers 10h15 – arrivée à Pueblo La Playa pour le coucher du soleil

Météo : 22,4C - soleil

Kilométrage : départ : 283147 – arrivée : 283273 – total : 126 K. – cumulatif : 9817 kilomètres

La West :

Trajet : 19 sud jusqu’à Cabo San Lucas – 1 west jusqu’à Cabo San Jose et Puerto La Playa





Arrivons à la destination finale, la pointe de Baja California. Cabo San Lucas ne nous emballe pas du tout. C’est une ville américaine…. Et très riche….Les gens s’adressent à nous en anglais, il y a des journaux locaux en anglais, beaucoup de retraités américains y sont installés. La marina est bondée de bateaux, voiliers tous plus grands, plus beaux, plus riches les uns que les autres. Le site est magnifique. Afin d’aller admirer les rochers à la rencontre de l’océan Pacifique avec la Mer de Cortez, nous partons en lancha.. Cabo = cap de roche - offre des panoramas grandioses et impressionnants. La mer est si agitée, que sur toutes les photos que j’ai prises lors de ce déplacement, plus de la moitié sont ratées…. Enfin, il en reste quelques unes.









Quittons rapidement la foule. Nous sommes devenus quelque peu sauvages….. Nous préférons les plages désertes aux villes trop achalandées…. Nous repartons vers la ville voisine Cabo San Jose qui, elle, est plus sympa. Nous filons vers le petit Pueblo La Playa. Une route de terre de quelques kilomètres et nous arrivons dans un tout petit village de pêcheurs où nous pouvons camper gratuitement sur la plage. Nous nous installons confortablement tout près d’un palapa et assistons à un super coucher de soleil agrémenté de nombreux pêcheurs à l’œuvre depuis la plage et d’aussi nombreux pélicans eux aussi à la pêche….La nuit est étoilée, le bruit des vagues nous ravis, après nos quelques parties « quotidiennes » de skip bow, nous partons rejoindre les bras de Morphée… Nous faisons maintenant chambre à part….. Gilles a expérimenté la chambre du haut et nous nous en trouvons que plus confortables…..











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Jour 33

Jeudi 27 février 2003

Départ : de Pueblo La Playa à 7h30 – arrivée à Playa Las Tules une demi heure plus tard…..

Météo : 14,8C – beau soleil – un peu venteux

Kilométrage : départ : 283273 – arrivée : 283285 – total : 12 K - cumulatif : 9829 kilomètres

La West :

Trajet : 1 ouest





Le lever du soleil nous plonge dans un spectacle matinal des pêcheurs partant en mer. Mais, oh horreur…. Nous nous sommes stationnés exactement où il ne fallait pas…. Nous sommes en plein dans le milieu du traffic des pêcheurs qui doivent sortir leurs bateaux de l’eau en les remorquant avec les camions…. Quelques coups portés agressivement sur la West me sortent précipitamment du sommeil…. Et rapido, nous déménageons à quelques mètres de là… Le temps de reprendre mes esprits et nous repartons vers une plage plus accueillante…. Et moins animée….. La Playa Las Tules….. C’est magnifique! L’océan Pacifique – il n’est pas souvent accessible. Les plages de la mer de Cortez sont plus faciles d’accès, donc plus habitées. Les vagues sont grosses et belles, le sable est blanc et chaud. Nous sommes seuls avec un couple du Nouveau Mexique. Nous passons une journée calme, calme, calme…. On entend que le bruit des vagues. C’est super.









Gilles:



Nous sommes à la moitié de notre parcours, soit près de dix mille kilomètres. Nous sommes actuellement sur la pointe de Baja California. Les déserts sont bien plus vivants que je ne l’aurais cru. Hier soir, nous nous sommes stationnés sur une plage appelée : La Playita dans le village de Pueblo Las Playas. Nous avons, pour ainsi dire, fui Cabo San Lucas, une ville tellement touristique au point ou les Mexicains s’adressent à nous d’abord en anglais.





Or, ce matin, nous avons troublé quelque peu la routine des pêcheurs puisque nous étions stationnés au beau milieu de l’entrée d’une cinquantaine de bateaux. Nous étions d’ailleurs, les seuls touristes; mais pas tout à fait au bon endroit. Vers six heures, comme à chaque matin, je me levai de mon perchoir, soit la tablette supérieure dans la Westfalia. En ouvrant la porte, j’aperçus l’équivalent d’un commando de la marine marchande. Il est vrai que je ne pouvais passer inaperçu, revêtu de ma jaquette, ou plutôt de ma « jellabah » et de mes lunettes de soleil. On me dira que ma tenue était plutôt extravagante pour aller uriner… Pour ainsi dire, « ça m’a couper l’envie de pisser ». Considérant la remise à plus tard de la satisfaction des besoins naturels, j’ai dû réveiller Marcelle et prendre immédiatement le volant pour déplacer notre petite résidence sur roues motrices. Au moment où je t’écris, je suis assis sur mon fauteuil de salon, les pieds allongés sur le bol de toilette. Je n’ai qu’à m’étirer le bras droit pour prendre mon café qui est sur la cuisinière. À un mètre à peine, c’est le début du lit de Marcelle qui savoure depuis quelques minutes la lecture du roman de Julie Papineau écrit par Micheline Lachance. C’est d’ailleurs une lecture que je compte bien m’offrir d’ici peu. L’histoire des Patriotes m’a toujours fasciné. D’ailleurs, je crois bien avoir déjà parlé du film de Falardeau à cet effet.









Il est déjà six heures. Le soleil frôle déjà l’horizon. Nous sommes toujours seuls sur une plage déserte à mi-chemin entre Cabo San Lucas et San Jose Del Cabo. Depuis ce matin, nous avons vu deux personnes, trois mouettes et un pélican. J’apprécie ma vie de bohème qui est recommencée. Je réalise vraiment combien on peut être heureux avec peu…. Intérieurement, je me sens l’âme en paix comme il y a bien longtemps. Je pense à Marcel à tous les jours. Je ne me souviens que de bons et beaux souvenirs. La tristesse s’efface avec le temps. Le souvenir, quant à lui, ne disparaîtra jamais. Je le sais maintenant. J’ai enfin compris. Le fait d’avoir abandonné ma pratique tout en ne maintenant que des privilèges… (si telle en est la définition)…. J’avais peur en me donnant autant de temps libre de plonger dans l’amertume et peut-être même la dépression. Et, pourtant, c’est tout le contraire.





Je verrai à mon retour ce que je ferai. Déjà, j’ai le goût d’apprendre l’allemand. Je veux compléter mes cours de vitrail. J’ai repris le goût à la lecture. Une chose est certaine : j’envisage un voyage à Natashquan cet été.





Le soleil se couche. Comme nous devons économiser l’électricité, je reprendrai cette activité demain. Un Mexicain dirait tout bonnement : Hasta manana!!! Buenas noches a todo el mundo













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Jour 34

Vendredi 28 février 2003 – Début du compte à rebours……

Départ : de La Playa de Tules vers 11h15 – arrivée à Los Barriles vers 15h00

Météo : 23,2C - beau soleil

Kilométrage : départ : 283285 – arrivée :

La West :

Trajet : 1 nord

Sommes à la mi-temps de notre voyage…. À moins que les plans changent…..





Léger retard…… À 6h30 sommes prêts à reprendre la route….. programme quelque peu modifié…… Nous nous retrouvons à quelques pouces sous le niveau de la mer : j’enlise la West et je l’enlise pas à peu près…… la moitié de la roue arrière droite est dans le sable, le réservoir d’eau noire est appuyé sur le sable et le marche pied est lui aussi appuyé sur le sable….. merde….. Je sors, une fois de plus, les « traction aid » et la pelle….. rien à faire…. Rien ne bouge….. je me demande même si la transmission embraye encore tant les roues restent sans bouger….. Pendant que Gilles enlève le sable à la pelle – dont le manche mesure à peu près 1 pied – ce qui ne facilite pas le travail, je cherche à savoir si CAA ou plutôt AAA offre un service à Baja. Il faut dire que notre plage déserte est assez éloignée de la civilisation….Le cellulaire ne fonctionne pas…. Notre voisin du Nouveau Mexique est encore au lit…..et n’osons pas aller le réveiller pour lui demander de l’aide….. Et voilà qu’arrivent, à pied, deux Mexicains avec leurs lignes à pêche et leurs sacs de lunch…. Je me précipite vers eux espérant savoir où je peux avoir accès à un téléphone. Ils ne savent pas et ne semblent pas très intéressés à participer à notre malheur….. Je retourne à la West…. Gilles est toujours à la pelle…. Et voilà que les deux pêcheurs s’amènent avec des roches et commencent à travailler avec nous….. pousse, pellete, pousse et pellete encore, rien à faire….. rien ne bouge…..Nos pêcheurs nous quittent. Ils vont pêcher un peu et disent qu’ils reviendront avec leur butin…. Mais voilà que deux ou trois minutes plus tard, ils rappliquent : le chien a bouffé leurs crevettes qui servent d’appât alors que je croyais qu’il était en train de farfouiller dans nos poubelles… Nous rigolons un bon coup. C’est alors que Gilles prend le contrôle des activités et part, avec un des Mexicains, le plus jeune, à la recherche d’aide et revient en « loader » s’il vous plaît….. rien de moins d’un « loader »….. Pendant ce temps, avec l’aide de l’autre Mexicain, nous vidons la West de son bagage et j’apprends que nos deux aides sont membres d’un orchestre de 14 musiciens originaires de Mazatlan. Ils sont à Baja en tournée. Je laisse à Gilles le soin de continuer le récit….. c’est la première fois qu’il se manifeste…. On va en profiter…….











Gilles :



Au moment où je terminais mon écriture hier, je me devais de changer une fusible puisque la pompe à eau ne fonctionnait plus. Par ailleurs, l’une de nos chaises de plage était, elle brisée. Avant même que Marcelle utilise le marteau, j’ai dû intervenir. Je découvre combien je peux être patient dans l’exécution de ces menus travaux. Je réalise qu’à Montréal, j’aurais facilement délégué la tâche à un ouvrier. Pourtant, j’y arrive très bien. J’ai pu surprendre Marcelle autant que j’ai pu me surprendre moi-même. Au fait, ce peut-il que notre troisième règle de base en économie soit : « Est-ce vraiment nécessaire? »





Ce matin fut l’un des plus beaux levers de soleil. J’avais l’âme à la poésie. J’observais les pélicans en quête de leur nourriture. A défaut d’un café, je me suis contenté d’un verre d’eau sachant que la pompe fonctionnait à nouveau. Nous avions prévu prendre le « p’tit déj. » en route vers Los Barriles. Comme nous nous apprêtions à partir, nous nous sommes carrément enfoncés dans le sable de la plage. Nous avons essayé tant bien que mal de déblayer le sable autour des roues, ça allait de mal en pis…









Après une heure et demi, je sentais Marcelle à nouveau fébrile. Je marchai en direction d’une roulotte sur la plage qui se situait à environ un kilomètre de la Westfalia. Le campeur a l’air très sympathique ne pouvait rien faire pour nous. Il avait eu le même problème quelques jours auparavant. Il ne comprenait d’ailleurs pas pour quel motif nous avions été si loin sur la plage…Or, de retour à la West…. Je fis part à Marcelle de la mauvaise nouvelle…. Tout à coup, deux pêcheurs Mexicains déambulaient sur la plage avec leur filets. Nous voyant dans un sérieux pétrin, ils acceptèrent de nous donner un coup de main. Hélas, il n’y avait rien à faire. Je n’osais même plus regarder Marcelle qui fouillait dans son portefeuille espérant trouver sa carte de membre CAA. Aussi… le cellulaire ne fonctionnait pas…. Je fais tellement confiance à la technologie moderne….j’avais plutôt envie de rire aux éclats… De toute façon, mon élan de romantisme s’est quelque peu apaisé…





Je décidai donc d’aller demander les services des travailleurs qui œuvraient à la construction d’un pont à un kilomètre dans l’autre direction. Finalement, le camion qu’ils avaient n’était pas assez puissant. Par contre, une « grua » était disponible avec, malheureusement, une crevaison. L’un des travailleurs s’est empressé de la réparer et nous repartions lui et moi en direction de la West… Je revois encore les yeux de Marcelle quand elle m’a vu revenir « accroché » sur le côté de la « grua » avec une cigarette au bec – l’air de dire : « on va le régler notre problème ». Pour tout dire, elle en a même oublié de prendre une photographie – avec son appareil numérique – bien sûr. Que l’on se rassure : j’en suis encore au traditionnel. Pour ainsi dire, ça va de pair avec le courrier électronique. J’aime toujours et encore mieux me procurer du bon vieux papier et des crayons. Revenons ainsi à notre incident….. de parcours.





Nous avons pu relier la West… à la grua par une vieille corde. Nous avions enlevé tous les bagages – sans pourtant vider le réservoir d’eau blanche qui est relativement pesant. Kleenex et menus détails en moins nous avons finalement pu sortir de ce supposé lieu d’Eden. Ce genre de situation doit sûrement ressembler au coït interrompu….. Je n’en sais plus rien…. Connaissant l’abstinence depuis déjà un certain temps. Il ne faudrait tout de même pas essayer d’établir un parallèle entre cette situation particulière et une histoire de cul. Je ne crois pas. Enfin….









Or, pendant que nous avons pu dégager notre maison mobile, un chien fouillait dans un sac blanc sur le bord de la plage. Marcelle croyait que ce dernier s’était emparé de nos ordures. Eh bien, non! Il s’agissait d’un sac de crevettes qui devaient servir d’appâts à nos deux pêcheurs Mexicains. Ces derniers avaient tellement l’air découragé. Plus une seule crevette pour pêcher. Pris de remords, nous invitâmes nos deux amis à prendre le petit déjeuner à Cabo San Lucas. Ils acceptèrent volontiers. L’un deux était assis sur la banquette avant aux côtés de Marcelle. J’ai rigolé de voir et d’entendre la conversation entre Marcelle et le plus vieux des deux pêcheurs. J’ai dû lui expliquer que Marcelle se faisait vieille et avait un sérieux problème de surdité à l’oreille droite. Comme dirait mes amis français, je me suis vraiment payé sa gueule. Elle riait, sans trop savoir ce que je venais de dire. À l’arrière de la West, j’entendais tout puisque le Mexicain avait nettement élevé le ton de voix.





De retour à Cabo San Lucas, après avoir informé nos deux compères que nous voulions absolument éviter la meute des touristes et que nous n’avions rien « d’americano » ou de « gringo », nous nous retrouvâmes dans une « coccina economica » typiquement mexicaine : Tacos de carne y cafe con leche – au menu. Pas question de quesadillas – il est trop tôt.





À table, nous nouveaux amis étaient curieux de savoir si nous étions mariés. J’ai vérifié auprès de Marcelle la réponse qu’elle avait donnée pour m’assurer qu’elle avait bien compris la question….. Elle conservait ainsi son statut de grand-mère et le mien demeura ambiguë. Je n’avais, pour ainsi dire, aucune chance avec ces deux-là. Ainsi j’offrai une cigarette à Heriberto. Voyant que je fumais des « Kool Mentoladas », il me signala que cette sorte de « cigarro » était pour les homosexuels (mariposas)… Il en a accepté une de toute façon et je ne changerai pas de sorte pour autant….. À bon entendeur salut!





Le petit déjeuner tant convoité étant terminé. Nos amis nous invitèrent à monter au sommet du « Pedrigal » pour voir la ville à partir du mirador. Quel panorama! Nous avons même pu voir la maison de Sylvester Stallone. J’ai pensé tout de suite à Manon Montreuil…. Un « trabajo » à plein temps…. De toute façon, mon royaume est déjà assez grand, pensant même le diminuer dès mon retour…. Pour repartir à nouveau. Nous verrons bien.





Notre excursion matinale à Cabo San Lucas se termina dans un magasin équivalent au célèbre « magasin à une piastre ». Mon allure devait sûrement suggérer le type de magasinage dont j’avais l’habitude…





Ô surprise! Nos deux Mexicains ont acheté une rose à Marcelle. Bien sûr, je n’ai rien eu…. Aussi bien me contenter des mes « Kool Mentoladas »…









Hasta luego amigos – et en route pour Los Barriles, petite ville charmante située à environ cent kilomètres de Cabo San Lucas. Aucune hésitation à nous offrir quelques jours avec l’électricité et la douche! D’ailleurs une délicate odeur de vaginite mêlée à celle de l’effort musculaire déployé sous le tropique du cancer nous incitèrent fortement à nous offrir….. un peu de luxe…..





Marcelle rectifie :





Pendant que je devais manœuvrer dans une circulation de fou, à travers des routes en construction, avec un Mexicain, qui non seulement avait mis la musique à plein régime, me faisait une cour pas ordinaire et me donnait les indications todo derecho, a la izquierda, a la derecha une fois rendus sur place, eh bien oui, pendant que je devais composer avec tous ces éléments, Gilles en profitait pour se payer ma tête….. et pas à peu près…..Comme vous pouvez le constater comme dirait mon ami Armand : avec un ami comme cela, j’ai pas besoin d’ennemi…..









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Jour 35

Samedi 1er mars 2003 – Los Barriles – Martin Verduga Campground

Météo : plutôt nuageux mais agréable.

Jour de repos. Gilles dort, dort, dort….. Je lis, lis, lis……



Nous sommes installés dans un très beau camping avec tous les services pour 12$US par jour. J’ai même pu installer le hamac, chose rare, car les arbres sont souvent rares dans les tropiques. La plage est magnifique et déserte aussi. C’est l’endroit pour les véliplanchistes. Il y a d’ailleurs en janvier un festival pour les amateurs de ce sport. Inutile de vous dire que la West est bien stationnée sur le plancher des vaches et que pour elle – les plages c’est terminé……







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Jour 36

Dimanche 2 mars 2003 – Las Barriles

Météo : très beau soleil

Journée de lecture – de plage – de repos – comme dirait Louise : des vacances des vacances….



Ce soir, nous sommes de sortie. Un guitariste flamenco se produit au restaurant Otra Vez. Nous y savourons des pétoncles « al modo de ajo » et avons droit à un virtuose de la guitare. Nous passons une soirée très agréable et nous offrons Gilles et moi les 2CD de Miguel De Hoyos. Vers 23h00 nous sommes de retour et au lit. Impossible de dormir, il y a dans le voisinage un orchestre qui s’en donne à cœur joie. Gilles me dit : Il se trouve que ce sont peut-être nos Mexicains de Cabo.



On y va ? Que je lui réponds…. Et voilà que l’on sort du lit, renfile les hardes et que l’on repart nous dirigeant au son….. Qui est là à l’entrée : Heriberto. Mon Mexicain. Nous entrons dans l’enceinte – gratuitement – et nous sommes accueillis en grande pompe par les musiciens qui saluent – au micro – leurs amis du Canada. Impossible, même ici de passer incognito… Ha, Ha, Ha, !!! Prochain rendez-vous est donné : ils seront à La Paz mardi soir et notre itinéraire nous y amenait justement le même jour….

Jour 37


Lundi 3 mars 2003 – Los Barriles

Météo : beau soleil, mais venteux







Pendant que Gilles en est à son rituel matinal quotidien : debout pour le lever du soleil, départ - tout doucement, question de me pas me réveiller - avec son appareil photos et retour parfois quelques heures plus tard, moi, je flane au lit et rêvasse… question de trouver quelle activité mettre en priorité aujourd’hui…



Ce matin, j’opte pour un petit déjeuner au resto du camping. Je suis l’unique cliente alors qu’arrive un pêcheur Américain de San Francisco. Nous parlons de tout et de rien. Tout va très bien jusqu’au moment où il me « baragouine » quelque chose que je ne comprends pas, mais alors pas du tout. Il me répète… Je ne comprends toujours pas….. Il répète encore….. et j’observe qu’à chaque répétition, ses yeux s’agrandissent jusqu’à devenir démesurément grands… C’est alors qu’il me dit, plus doucement, en prononçant bien : « You don’t know who is Oussama Ben Laden? » Il tentait de m’informer que le bras droit de Ben Laden venait d’être intercepté. Le pauvre, il devait bien se demander de quelle planète je venais…..







Los Barriles est charmant. Le Martin’s Verdugo Camping est très agreable. Nous sommes, Gilles et moi, plongés dans la lecture de Julie Papineau, lui le volume 1 et moi le 2. C’est presqu’une course à la lecture… La passion que met Gilles a dévorer sa lecture m’incite à me hâter afin qu’il n’ait pas à trop attendre pour la suite….



Gilles a effectué une réparation de la glacière de Lucie. Elle fuyait…. Il a fait un joint d’étanchéité avec sa « chique de gomme ». Je me suis bidonnée de la voir mâcher avec autant de vigueur…. C’est pour dire, qu’avec un peu d’ingéniosité, on peut se débrouiller avec presque rien… Fini les tapis détrempés dans la West…. De plus, il est devenu un spécialiste des cafés au lait…. Chaque matin, le café-au-lait m’est servi et aromatisé de Kahlua en plus… Comme la vie est dure….



Aujourd’hui, mon mandat consiste à la réparation de la toile (housse) protectrice du porte bagage sur le toit. Toile ayant d’ailleurs déjà été récupérée puisqu’il s’agit de ma vieille housse de BBQ modifiée avant le départ. Le très grande puissance du jet d’eau du « Car Wash » l’avait littéralement déchiquetée…. Impossible depuis de trouver une toile d’armée ou quelque chose d’équivalent pour terminer le voyage. Munie d’un poncho de pluie jaune des magasins à 1 piastre et d’un rouleau de « tape gris » trouvé au camping du Big Ben, j’ai fait un travail extraordinaire. La moitié du rouleau y est passé, mais je crois bien que la toile durera la vie de la West…. Je suis bien fière de mon travail, mais laissez-moi vous dire que j’ai étonné plus d’un de nos voisins et qu’ils ont certainement dû penser que j’avais des parts dans la compagnie de tape gris…..









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Jour 38

Mardi 4 mars 2003

Départ : de vers Los Barriles vers 8h15 – arrivée à La Paz en début d’après-midi

Météo : 21,3C – soleil – toujours le soleil….. c’est ben faticant…..

Kilométrage : départ : 283433 – arrivée : 283555 – total : 122 k – cumulatif : 10087 kilomètres

La West :

Trajet : Mex. 1 vers le nord







Comme le dit si bien Louise ou Paul : Fini les vacances des vacances…Nous reprenons la route via La Paz où nous arrivons en début d’après-midi. Nous « élisons domicile » en face du 1150 de la rue Belizario Dominguez, une rue au nord du Paseo Olvaro Obregon, la rue Obregon étant trop achalandée par la centaine de kiosques installés tout le long.







De plus la parade des chars allégoriques doit y débuter en fin d’après-midi. C’est la clôture du Carnaval. Nous nous étions bien promis d’éviter le Carnaval après la fâcheuse expérience des deux français rencontrés la semaine précédente, mais voilà que nous y arrivons de plein pied… Autant faire bonne figure et en profiter…. C’est ce que nous faison…. De la plage déserte où nous avions passé les derniers jours, nous voici plongés dans une foule bigarrée, colorée, dense et à l’esprit en fête, la musique dans le tapis, une cacophonie incroyable…. Nous nous amusons…. Nous avons vraiment l’impression d’être de vrais romanichels avec notre maison roulante toujours à proximité. De la fenêtre de la West, j’ai une vue plongeante sur les manèges « flyés » d’un cirque installé là pour la durée des festivités.



Nous profitons de cet après-midi pour faire notre magasinage-souvenirs. Nous bouclons le tout – ni Gilles, ni moi sommes des fervents du magasinage – en moins d’une heure et sommes ravis de nos achats. Notre domicile étant toujours tout près de tout….. nous pouvons aller déposer nos sacs et revenir au Carnaval allégés….…. Il va falloir caser tout ça maintenant…..



Mais voilà qu’en partant, je marche sur une plaque de plastic – en descendant une pente assez raide et non pavée – je fais une génuflexion…. Et je me ramasse bien élégamment les deux fesses à terre, au milieu de la rue (pantalon déchiré – genou écorché) - . Il y a Gilles qui se bidonne à voir avec quelle grâce je me suis retrouvée le cul dans la poussière…







Avons trouvé un endroit stratégique pour faire des photos des chars allégoriques. Et qui retrouvons-nous dans un des chars???? – Nul autres que nos Mexicains, membres de la Banda. Lorsqu’ils nous voient, c’est le délire… clic, clic, clic….. photos….. Malheureusement, nous avons été incapables de nous retrouver après la parade.







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Jour 39

Mercredi 5 mars 2003

Départ : de LaPaz vers 13h00 – arrivée à Nopolo vers 18h00

Météo : 27,5C – encore du soleil…..

Kilométrage : départ : 283555 – arrivée : 283912 – total : 357 K – cumulatif : 10447

La West : elle est merveilleuse…..

Trajet : Mex 1 vers le nord



Petit déjeuner dans un tout petit café sur la rue de notre résidence d’un soir….. Lorsque je fais part à Gilles que je préfère nettement ce tout petit café à celui de la Gare d’autobus où la serveuse, lors de notre premier séjour à la Paz, « pétait ses boutons d’acné » en prenant notre commande, il en a ri un bon coup….



Ravis d’avoir trouvé un téléphone qui fonctionne, Gilles en profite pour appeler Clairette, se maman et Paul. De mon côté, j’ai Marie-Pierre au bout du fil. Ça me chavire le cœur lorsque je la sens tristounette et solitaire. Ça me donne le goût de me précipiter à Québec et d’aller la serrer dans mes bras…. Peut-être suis mère-poule……J’apprends de Lucie les graves problèmes de santé de Jacqueline. De quelle précarité sommes-nous…. Tout peut changer si vite… Ces revirements de situation me confirme à quel point il est important et de toute urgence de vivre le moment présent et de ne jamais remettre à demain ce qu’il nous est possible de vivre MAINTENANT. Je n’ai pu qu’à peine entendre la douce et charmante voix de Christine qui était déjà en téléphone-conférence sur son cellulaire….. Conversation remise au moment où l’on pourra trouver un autre appareil nous permettant l’accès outre-mer….





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Jour 40

Jeudi 6 mars 2003

Départ : de Nopolo vers 8h15 – arrivée à la Playa El Requeson vers 10h00

Météo : 16,8C – du soleil toujours…..

Kilométrage : départ : 283912:– arrivée : 284019 – total : 107 K – cumulatif : 10551 kilomètres

La West :

Trajet : Mex 1 vers le nord







Wow, quel panorama auquel j’ai eu droit ce matin en ouvrant les rideaux du hayon arrière…. La mer d’un bleu indigo, et surtout un immense rocher, si près de moi que c’en était étonnant et surprenant. Je l’avais oublié….



Avons pris la route sans prendre le petit déjeuner n’ayant qu’une centaine de kilomètres à faire avant de rejoindre la Playa El Requeson où nous comptons nous arrêter quelques jours.



À quelques kilomètres au nord de Loreto, voilà que nous devons nous arrêter à un « Puesto de Control Militar ». Il ne se passe presque pas une journée sans que nous rencontrions un de ces postes de contrôle militaire. À date, tout se passe facilement. Ou on passe directement, ou on nous demande d’où nous venons et où nous allons, ou on nous demande carrément si on a de la drogue – j’imagine qu’il n’y a pas beaucoup de monde qui réponde OUI à une telle question.



Ce matin, en plus des petites questions d’usage, un militaire, visage fermé, nous demande d’ouvrir la porte latérale pour vérification…. (ils sont en général très très jeunes) Il entre donc à l’intérieur, muni de sa mitraillette, et regarde tout autour… Ce qu’il trouve, pourtant assez bien camouflé en-dessous d’un napperon et d’un jeu de cartes, c’est une jeu de dominos… et il capote dessus… il n’y a plus que cela qui l’intéresse….. à savoir si c’est un jeu populaire chez-nous, si nous jouons souvent, qui gagne, etc…. Alors commence, en riant, une conversation entre Gilles et moi : -C’est elle qui gagne toujours…… - Non c’est lui qui gagne tout le temps….. Une vraie chicane de ménage….. Il nous précise alors qu’il adore ce jeu et qu’il lui est impossible ici de s’en procurer. Un seul échange de regards entre nous et le jeu lui est offert. Il est fou de joie. Et comme le dit si bien Gilles : nous avons vu un enfant armé d’une mitraillette désarmé par un jeu de dominos….



La route Mexico 1 entre Huatamonte et El Requeson, soit une centaine de kilomètres, est extraordinaire. Refaire le trajet en sens inverse nous offre des points de vue différents et à nous couper le souffle. La Sierra de la Gigante, avec ses montagnes colorées et ses multiples Sagueros que nous pouvons admirer un peu partout tout le long du parcours, est magnifique.







El Requeson : un autre coin de paradis. Une presqu’île (une langue) de sable blanc très étroite de façon que nous avons la mer sur trois côtés et la montagne avec ses pierres roses de l’autre côté. C’est splendide! Il s’agit d’un petit camping sauvage, sans aucune commodité, sauf quelques palapas , et ce pour 5$US par jour.



J’ai terminé les quelques 650 pages du volume 2 de Julie Papineau. Gilles l’attendait de pied ferme… Je crois bien avoir perdu mon compagnon de voyage pour quelques jours et devrai probablement vivre cette période dans le silence…..





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Jour 41

Vendredi 7 mars 2003 – El Requeson

Météo : très chaud, très beau soleil



Exceptionnellement, je suis debout pour le lever du soleil alors que Gilles est encore dans les bras de Morphée… Depuis que les nuits sont plus chaudes, nous faisons chambre à part, puisque Gilles a établi ses quartiers généraux au deuxième étage de la West le duvet n’étant pas requis…..



J’ai repris la continuité de la saga de Jean Auel. J’aime beaucoup le style d’écriture de cette auteur et le sujet traité est particulièrement intéressant : la vie au temps des mammouths.



Journée de plage. Visite de nos vendeurs Mexicains, les mêmes qu’hier… Nous nous amusons lorsque Gilles, au lieu de leur acheter des assiettes en céramique leur demande s’ils ne seraient pas plutôt intéressés à acheter les nôtres en plastic…



Gilles écrit :



Ô scandale! La lecture du roman Julie Papineau se poursuit toujours. Or, ce matin, je réalisais que le mot « aguets » ne prend pas d’accent circonflexe. La première déprivation ressentie est bien l’absence de mon Petit Robert. Dire que j’ai l’habitude de le feuilleter à presque tous les jours.



Aussi, ma troisième règle d’économie de base me tracasse toujours. Vous me permettrez sans doute une nouvelle tentative.



En ai-je le goût?

Ai-je les moyens?

En ai-je vraiment besoin?

J’en entendrai sûrement parler dès mon retour. Enfin, n’allez pas penser que cette obsession est l’unique pensée qui me préoccupe. Au contraire, l’environnement actuel est source d’inspiration et de réflexion profonde.



Ce matin, nous sommes pour ainsi dire encadrés de deux plages qui donnent sur la baie du nom de « Concepcion ». Les montagnes nous entourent. L’air nous enveloppe d’une chaleur sèche. Aujourd’hui, le vent est tombé.



L’eau calme à l’horizon où se reflète un ciel sans nuage et d’un bleu digne de la royauté, me rappelle tout à coup l’eau du « Lac Echo » dans les Laurentides. D’ailleurs, j ‘y passais la majeure partie de la saison estivale pendant mon enfance.







Nous avons ainsi élu domicile près d’un « palapa » de telle sorte que ce dernier constituait une extension de notre habitation mobile. Les meubles de la cuisine furent disposés en un rien de temps. Hier soir, un éclairage tamisé nous permettait de jouer aux cartes. Par instant, je me surprenais à espérer le passage d’un éléphant, ayant cru me trouver au beau milieu de la brousse au Kenya comme il y a déjà vingt ans. Aucun moustique ne se manifestait dans les alentours. La lueur de notre néon branché dans l’allume-cigarettes, éclairait à peine le visage de Marcelle qui se faisait soucieux puisqu’elle allait perdre toute la soirée. J’adore jouer aux cartes, surtout quand j’y gagne. D’ailleurs n’est ce pas tante Eugénie qui disait : « Quant à jouer, j’aime bien gagner! »



Parlant de jeu, voici une autre de nos anecdotes. Bien sûr; je n’en raconterai que quelques unes de peur que l’on ait l’impression de la réincarnation d’un certain Capitaine Bonhomme.







Tôt hier matin, je me levai dès les premières lueurs du jour. Nous étions stationnés sur une plage déserte à Nopolo, en banlieue de Loreto. Nous avions le privilège d’être les voisins d’un hôtel luxueux dont la promotion n’avait pas été très efficace. En fait, je n’ai pu apercevoir qu’une seule silhouette humaine comparable à celle d’un moine qui, à moitié endormi, se devait de faire sonner les cloches d’une Mission Franciscaine ou du moins catholistique. (le mot me plaît). Je marchais ainsi sur la plage déserte jonchée de coquillages dignes de me servie de cendrier. D’ailleurs, je fume toujours – des mentoladas, bien sûr! - Ce matin-là, il faisait onze degrés Celsius dans la West. Le froid avait réussi à me réveiller à deux ou trois reprises. Le froid nocturne compétitionne à toute fin pratique avec la chaleur diurne. Les villes de Baja California sont, pour ainsi dire, des oasis séparés les uns des autres par des heures de route en plein désert. Il ne faudrait surtout pas croire que la vue de ce spectacle est dépourvue de charme. Bien au contraire, attendez de voir les photos sans pourtant penser que le trajet n’a été vu que d’un seul œil. L’âme était aussi au rendez-vous.



Sur notre route entre Loreto et El Requeson, nous devions passer par un poste de contrôle militaire. Un groupe de soldats occupait un campement des plus austères. On aurait cru que les Américains avaient déclaré la guerre à l’Irak. À vrai dire, nous ne savons plus où ce conflit en est, étant coupé de toute source d’informations. À vrai dire, cette guerre aurait lieu et…. Jamais nous ne pourrions nous en rendre compte. En fait, je réalise combien ce style de vie coupé de toute influence extérieure existe toujours. Ça me rassure…et vous aussi, j’en suis sûr.



Arrivés à notre poste de contrôle « militario » l’un des soldats s’avança vers nous. Dans son visage se lisait d’emblée la crainte ou la timidité. Il hésitait pour ainsi dire à nous demander d’où nous étions. Il était évident qu’il maîtrisait à peine l’anglais. Or, Marcelle fit les premiers pas. Affichant un large sourire, elle se fit un plaisir de lui lancer : « Hola, ?Como Estas? – en espagnol, il faut mettre deux points d’interrogation de chaque côté d’une question : le premier à l’envers (je ne le trouve pas sur mon ordi…) et l’autre à l’endroit – Voyant que « Mama » Marcella pouvait parler espagnol, un deuxième soldat, plus imposant que le premier, s’avança vers nous. Ce dernier demanda d’emblée d’ouvrir la porte latérale de la Westfalia pour pouvoir en examiner le contenu. Ainsi j’ouvrai la portière de l’intérieur puisque la « maneja » de l’extérieur était brisée depuis le début du voyage. En effet, je l’avais à peine vu rentrer lorsque Marcelle venait de réaliser l’incident. Je réalisais, cette journée-là combien la patience de Marcelle avait certaines limites quand il s’agissait de bris mécaniques mineurs imprévus. Je m’y suis fait rapidement.



Notre deuxième soldat s’assoyait sur la banquette arrière sans savoir qu’il était assis à la fois dans le salon, la cuisine et la chambre à coucher…. En fait, à deux pas, à vrai dire, de la salle de bain. Il se départit de sa mitraillette, probablement chargée. Je surveillais toujours notre chère amie d’un regard discret qui semblait bien s’amuser avec l’autre « p’tit jeune ». Je surveillais les réponses qu’elle donnait sans avoir eu le temps d’avertir quiconque qu’elle pouvait parfois répondre de travers en raison de sa surdité légère, mais certaine… (je vous l’ai déjà dit qu’avec un ami comme lui, je n’ai vraiment pas besoin d’ennemi…. il se fait un réel plaisir d’étaler au grand public la moindre de mes infirmités…..vous aurez certainement compris que c’est moi qui ai la tâche de transcrire sur ordinateur les écrits de mon copain…et que je les transcris intégralement même si parfois, je devrais ignorer quelques passages….). Pendant ce temps, les autres soldats se rapprochaient de l’autre côté de la West, intrigués par le fait que j’étais Canadien et non pas espagnol. Aussi, mon physique et ma couleur s’apparentent déjà très bien à leurs caractéristiques – en fait, une grandeur normale quoique l’on en pense. Notre soldat étant toujours à bord, je m’assurais du coin de l’œil qu’il ne touchait pas au portefeuille que Marcelle avait laissé sur sa table de nuit…







Or, il vérifiait si nous avions de la bière. Je lui répondis que nous n’avions que du poulet dans la glacière puisque nous étions sur la route la majeure partie du temps. À ma grande surprise, il resta pour ainsi dire accroché à une boite de jeu de dominos. Marcelle lui fit part du fait qu’elle en avait trouvé un minuscule à Todos Santos. Je lui dis que j’y perdais souvent alors qu’elle disait le contraire. L’armée assistait ainsi à une chicane de ménage improvisée. Pendant ce temps, l’enfant à la mitraillette se départait de son arme. Le désir intense de posséder ce jeu se lisait dans ses yeux. Le rêve tant convoité se trouvait entre ses mains. La naïveté ou l’inconscience d’une âme s’était donné rendez-vous pour refouler l’intransigeance et l’oppression. Il suffit d’un court instant pour que le regard de Marcelle et le mien se croisent pour lui signifier que ce jeu était désormais le sien. Et, l’enfant reprit son arme et son jeu, davantage captivant. Nous reprenions la route du désert comme deux bons retraités qui avaient su gâter leur progéniture. Ça me fait vieillir.

Gilles a vraiment décidé de ne plus voir de neige…. Ce matin, il a foutu ses bottes d’hiver à la poubelle…




Nous reprenons la route un peu à regret. Le site que nous avons est si beau et si agréable. En plus d’être gratuit, la plage nous appartient, nous y sommes à peu près seuls.





La superbe plage de El Requeson Derrière le dernier motorisé,

le petit point : c’est la West…



À Mulege, j’avais déjà repéré, lors de notre descente, un petit café Internet. Je m’y rends avec le journal de bord et une série de photos. Mais malheur, de malheur, le système est si lent qu’il me faut 1 heure pour uniquement consulter mon courrier et envoyer l’épisode 5 du journal. Impossible d’y annexer les photos. Ma patience – proverbiale – est fortement sollicitée….



Nous reprenons la route vers Santa Rosalia où nous projetons faire quelques courses et surtout un nettoyage extérieur de la West. Elle en a bien besoin, la pauvre. Ici, même s’il ne pleut pas, seules les rues principales sont pavées, ce qui fait que nous voyageons presque toujours dans la poussière.



À Santa Rosalia, je repère un autre café Internet…. Aussi lent que le premier…. Après 3 heures de travail, je réussis -enfin - à acheminer les photos, mais je sors de là complètement épuisée… et en rogne… et pas à prendre avec des pincettes…..



La route que nous empruntons de Santa Rosalia à San Ignacio est incroyablement impressionnante. Nous contournons des caps et des caps et des caps, nous montons à des hauteurs vertigineuses, les ravins sont extrêmement profonds et la route tourne, tourne, tourne, monte, monte, monte, et descends, descends,



descends… Panorama digne des cols dans les Alpes. C’est à faire peur…en descendant vers Cabo, nous roulions du côté de la montagne, mais en revenant, nous sommes presque toujours du côté ravin…. Ça donne chaud… et des palpitations… aucune place pour l’erreur…





… Vers Santa Rosalia



En fin d’après-midi, nous arrivons à San Ignacio, un très joli petit village, un vrai oasis dans le désert. Je m’effondre sur la banquette arrière (4 pieds par 2 pieds environ) et tombe d’un profond sommeil. Je ne me lève quelques heures après que pour ouvrir mon lit et repartir dans les bras de Morphée…





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Jour 43

Dimanche 9 mars 2003

Départ : de San Ignacio vers 11h30 – arrivée au Parque Nacional de las Ballenas Gris vers 15h00

Météo : 29,6C – beau soleil

Kilométrage : départ : 284204 – arrivée : 284370 – total : 166 K – cumulatif : 10902 kilomètres

La West :

Trajet : Mex 1 nord



Nous laissons la West au camping et partons marcher dans San Ignacio. Joli petit village avec ses maisons colorées, ses rues minuscules, ses centaines de datiers. Nous nous promenons quelques heures avant de reprendre la route vers Guerrero Negro où nous quitterons Baja California Sur.



À la sortie de San Ignacio, nous entrons dans le désert de Vizcaïno et refaisons, de jour cette fois, les 75 kilomètres que je m’étais tapée de nuit il y a quelques semaines. Le paysage est aride, sec, mais il y toujours à l’horizon ces magnifiques montagnes. Nous nous engageons dans le Parque Nacional de las Ballenas Gris, une route de terre (25 kilomètres) mais en assez bonne condition . En février et mars, on peut y voir les baleines grises qui y viennent pour se reproduire.



Nous arrivons à une " usine " de sel, endroit où l’on extrait le sel. Il semble qu’il s’agit de la plus grosse usine du genre au monde. Il s’y produit 7 millions de tonnes de sel par an. À première vue, l’on pourrait se croire sur les rives d’une rivière bordée de glace et ce en plein désert, c’est assez spécial.



Nous campons sur une magnifique plage de sable blanc. Il fait un vent à écorner les bœufs. Ça nous donne une petite idée de ce à quoi peut ressembler une tempête de sable. Je me fais battre à plates coutures au Skip Bo. Ma passion pour ce jeu commence à tiédir…..





Un des canaux où l’on extrait le sel



Baja, c’est vraiment le paradis pour les amateurs de camping sauvage. Une multitude d’endroits, tous plus beaux les uns que les autres, nous sont offerts, souvent gratuitement ou à des prix ridiculement bas. On peut également y trouver des campings très bien aménagées pour des prix variant de 5,00$US à 12,00$US.

C’est ce matin que Gilles découvre ce qu’est un " onduleur " - je lui laisse d’ailleurs le soin de vous en parler….




Debout très tôt en vue d’admirer un lever de soleil dans le désert…. Je me fais avoir…. C’est si nuageux qu’il est impossible de le voir se lever… Par contre, de la West, nous pouvons admirer des baleines et des dauphins qui nous offre un beau spectacle.



Ce parc national, en plein désert, est un endroit magnifique où camper. Une plage de quelques kilomètres où nous pouvons camper – cette fois sans danger – puisque la surface est dure et bien tapée – gratuitement, endroit très isolé, j’y serais bien restée quelques semaines… Le seul inconvénient, il faut faire une trentaine de kilomètres pour aller s’approvisionner.



Au nord de Guerrero Negro, nous traversons la Vallée de los cirrios, une variété de cactus qui ressemblent à de gigantesques cierges.



Mais voilà qu’en début d’après midi, après avoir roulé plus de 300 kilomètres depuis le matin, la West commence à avoir des ratés… c’est plutôt subtil…. Le gaz ne semble pas bien se rendre. Plus je roule, plus le problème s’intensifie…. il me faut faire une centaine de kilomètres – de peine et de misère - avant de trouver un mécano… dans un minuscule village et… qui ne peut rien faire… Devons revenir sur nos pas à 10 kilomètres heure, parfois j’arrive à atteindre 40, mais dans les côtes, la West râle et n’a plus aucun pouvoir…. C’est en pompant l’accélérateur, en jouant avec l’embrayage que je réussis à avancer… j’ai mal à la tête, j’ai mal au cœur, j’ai mal au ventre, je suis malade en m’imaginant ce que ça aurait pu être si le problème avait surgi hier dans les montagnes de Santa Rosalia. J’en ai des sueurs froides.. Après plus de 50 kilomètres de misère, nous atteignons le village de Catavina – peut-être une population de 100 personnes – et trouvons un mécano qui pourra procéder au nettoyage du filtre à essence – mais demain seulement.



Gilles m’invite à souper dans le GRAND hôtel du village. L’appétit n’y est pas. Nous campons dans la cour du garage. Inutile de vous dire que je n’ai pas l’âme à rire…. Je suis crevée….et inquiète…





Le garage à Catavina. On peut y voir la West en arrière.





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Jour 45

Mardi 11 mars 2003

Départ : de Catavina vers 9h00– arrivée à Ensenada vers 17h00

Météo : 18,7C - soleil

Kilométrage : départ : 284762 – arrivée : 285164 – total : 402 K – cumulatif : 11304

La West :

Trajet : Mex 1 nord



Le diagnostic était bien le bon : la West n’en peut plus de fonctionner avec l’essence merdique que nous lui servons depuis notre entrée à Baja. Le mecano procède à un nettoyage en règle du filtre à essence et tout fonctionne parfaitement. Vous dire quel soulagement est le mien!



Je suis plus en forme pour constater à quel point l’endroit où nous avons atterri est splendide. Nous pouvons y admirer une variété de cactus. Il y en a de toutes les sortes. Ce petit pueblo est construit tout autour de gigantesques pierres, pouvant aller de la grosseur d’un Volkswagon…









Vue arrière du garage





Nous reprenons la route et retraversons une autre très belle chaîne de montagnes pour la portion de route Catavina – San Quintin. Il règne un peu d’inquiétude dans la West… mais tout se déroule très bien. Nous commençons nos recherches pour l’achat d’un autre filtre à essence – au cas où…Nous arrêtons à peu près à tout ce qui se nomme Refaccionnes = endroits où l’on vend des pièces d’autos – et ce n’est qu’à Ensenada que nous en trouvons enfin un.



Nous dénichons un tout petit terrain de Camping sur la plage d’Ensenada : El Faro. 5$ pour la nuit. Nous y sommes seuls et nous n’entendons que le bruit des vagues du Pacifique.





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Jour 46



Mercredi 12 mars 2003

Départ : de El Faro, Ensenada vers 7h15 – arrivée à San Felipe vers midi

Météo : 12,3C - nuageux

Kilométrage : départ : 285164– arrivée : – total : K – cumulatif :

La West :

Trajet : Mex 1 nord – Mex 3 est jusqu’à la Mex 5 sud



Nous quittons Ensenada dans le brouillard et peu de temps après, nous roulons au-dessus du plafond de nuages. La route Mex 3 est nous offre des paysages verdoyants et riches me rappelant ceux du Jura. Elle est, elle aussi, très escarpées, nous montons jusqu’à 5000 pieds.. Nous sommes une fois de plus ébloui par la variété de paysages que nous offre ce coin de pays. Nous entrons à San Felipe en fin de matinée. Nous trouvons un beau petit camping sur la plage. Ici les prix sont plus élevés. Nous sentons la proximité des USA. Surpris de réaliser que notre voisin est un gars de Lavaltrie qui voyage à Baja depuis le mois de novembre.



Allons prendre une grande marche dans la petite ville de 10000 habitants. Les plages sont nettement moins belles que celles de Los Barriles et l’eau moins limpide. Par contre, chaque emplacement est muni d’une petite terrasse surélevée. C’est mignon comme tout et très agréable d’installer l’espace vital à une dizaine de pieds de hauteur, il y fait plus frais, la vue y est plus étendue et un toit de chaume nous offre de l’ombre.



Les routes asphaltées à Baja, sont, je dirais, à 90% assez belles quoique plutôt étroites, sans jamais d’accotement, souvent sinueuses et escarpées. Mais l’autre 10% est horrrrrrrrrible… Des tronçons parsemés de multiples trous, impossible de tous les éviter et souvent d’une profondeur à faire peur. Avis aux intéressés : soyez munis de très très bons pneus et laissez vos enjoliveurs de roues à la maison. J’en ai déjà perdu 3…



Il y a un commerce à Baja qui semble très florissant puisque nous en voyons partout, partout, dans les villes, villages, dans les endroits les plus déserts : les Llanteras. (llanta = pneu) ce sont de petits ateliers où l’on répare ou vend des pneus



Il y a peu de routes nationales, il y a la Mex #1 qui fait le tour de la presqu’île du nord au sud, il y a la #19 au sud de La Paz qui nous mène à Cabo où nous rejoignons la #1, la #22 qui nous même à Puerto San Carlos, la #3 d’Ensenada à Crucero La Ciudad et la #5 qui nous mène à San Felipe et Mexicali et la #2 de Mexicali à Tijuana.



Une llantera typique – au milieu de nulle part…




Journée de repos jusqu’en fin d’après-midi où les Mexicains ont envahi le terrain de camping où nous étions si calmement installés…. ce soir c’est la cacophonie insupportable…. Un bruit infernal de moteurs de véhicules tous terrains, de motos – vous savez celles qui font un petit bruit si agaçant que l’on a envie d’assassiner le conducteur -, de musique alors que chaque véhicule autour de nous y va de son choix et cela à je ne sais combien de décibels chacun, de pétards, de feu d’artifice…. la vraie POLLUTION …. Dans tous les sens du mot…. je capote…. Même avec mes bouchons dans les oreilles, c’est l’enfer…




Gilles se raconte :



Il y a quelques jours nous étions dans le " Parc National de la baleine grise " à Guerrero Negro. Encore une fois isolés, nous nous retrouvons sur une plage déserte. D’un côté, le Pacifique à perte de vue, de l’autre, le désert sans aucune végétation. Le vent soufflait et balayait le sable de telle sorte qu’il a fallu demeurer à l’intérieur de la Westfalia. Depuis le début de notre périple, les tâches quotidiennes se sont partagées entre nous deux. D’ailleurs, il en est une qui m’importait depuis le tout début : Marcelle m’avait demandé, à quelques reprises de brancher " l’onduleur ". Je n’ai jamais vraiment su ce qu’était vraiment la fonction de cet appareil. Je croyais en fait qu’il s’agissait de l’équivalent d’un fer à friser. J’imaginais qu’un de ces matins, Marcelle serait frisée comme un mouton. Or, le lendemain matin, elle me dit qu’elle était vraiment satisfaite de son " onduleur ". Je remarque alors qu’elle a les cheveux aussi raides qu’un porc-épic. J’en inclus que cet appareil n’était pas du tout ce que j’imaginais. J’ai vraiment eu l’impression d’être quelque peu innocent lorsque je lui ai demandé la fonction de son machin-truc. Ainsi, un onduleur sert à convertir du courant 12 volts en 110 volts.



Définitivement, on en apprend tous les jours…



Pendant le petit déjeuner, nous nous sommes émerveillés à observer au large un groupe de baleines. Elles étaient en fait près d’une vingtaine. Nous avons même informé d’autres touristes de notre découverte. Nous apprenions quelques jours plus tard qu’il ne s’agissait pas de baleines, mais bien de dauphins. Trop tard, la publicité était déjà faite… C’est ainsi que nous nous dirigions vers le nord de Baja California. La dernière étape de notre randonnée au Mexique serait ni plus ni moins que quelques jours de repos à San Felipe avant de traverser aux États-Unis. Or ce soir, c’est l’enfer –



Nous nous sommes installés, il y a deux jours en plein centre d’un terrain de camping presque vide. Notre voisin nous avait informé qu’au cours de la fin de semaine, il y aurait foule en raison d’un événement particulier : Baja 250, version 2003. Nous avons quand même aménagé notre palapa (hutte de paille à deux étages). La cuisine est à l’étage et nous dormons toujours dans la Westfalia.





Gilles dans notre palapa….



La vue est toujours magnifique. Nous sommes encerclés de montagnes. Or, ce fameux événement est une compétition de véhicules construits spécialement pour une course dans le désert sur une distance de 250 milles.



Ce soir, notre beau terrain de camping est plein et même débordant…. De bruit. Si je donnais une définition au mot cacophonie, le petit Robert allongerait d’au moins quatre pages. Si le silence d’une plage pouvait être brisé par le plongeon d’un pélican il y a quelques jours, ce soir, c’est une autre histoire. Du côté de la plage, les feux d’artifices se font entendre par intervalles depuis déjà quelques heures. Derrière nous, un système de son à pleine capacité diffuse les derniers hits de Rosita je ne sais plus qui… De l’autre côté, c’est au tour d’Elvis Presley. Aussi deux familles Mexicaines avec des bébés,,,, bien sûr se sont installées cet après-midi. En face de la Westfalia, on jurerait qu’un autobus de mariachis vient de s’installer. À travers tout ce brouhaha, les systèmes d’alarme de certains véhicules s’actionnent. Et voilà! Un autre coup de pétard. Je suis sûr que si Michelle Richard donnait un spectacle, ce soir, elle passerait inaperçue. Nous avons vraiment l’impression d’être déménagé du troisième rang de St-Germain Station pour s’installer dans un pont de péage sur le pont Jacques Cartier à cinq heures de l’après-midi un vendredi en plein festival de Jazz. Si jamais le " gros " Américain de la roulotte d’en face a eu des flatulences en raison d’un abus de frijoles, nous n’avons rien entendu.



Le bruit étant plus qu’insupportable, Marcelle a décidé de porter des bouchons pour atténuer le bruit. Or, si j’avais eu des bouchons, je les aurais bien utilisés pour les narines. En effet, les égouts du voisin fonctionnent mal et dégagent une odeur forte pour " finir le plat ". Notre patience a quand même des limites. C’est un peu comme essayer de sourire à la Lise Watier entre deux crampes abdominales quand on attrape la tourista. Au fait, je n’ai pas encore utilisé ma bouteille de Pepto-Bismol acheté en spécial chez Pharmaprix avant de partir.



Au fait, je viens tout juste de remarquer qu’il n’y a aucun moustique ce soir. S’il y en a eu, ils ont sûrement déménagé… les chanceux!



Tiens, écoute ! On dirait que l’autre voisin est en train de " passer sa balayeuse " .



Il est déjà 23 heures. Le chant des baleines n’est sûrement pas au programme ce soir.



Aussi, j’allais oublier une autre explication à tout ce tintamarre. Les étudiants américains commencent le " Spring Break ". J’avoue que nos semaines de relâche au Québec se font assurément plus discrètes.



Morale de l’histoire : ne payez jamais trois nuits de camping à l’avance et vérifiez donc quand aura leur le Baja 250 version 2004.



Bonne nuit quand même…. Ou ce qui en reste…





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Jour 49

Samedi 15 mars 2003 – San Felipe

Météo : nuageux le magin, soleil en pm



À 7h00 ce matin, le camping est déjà en pleine activité. Les " Dune Boggie " (je ne sais pas comment on écrit ça) se préparent pour la course qui doit débuter en début de matinée. Ça grouille en masse…. Mais au moins – ils n’ont pas encore ouvert leurs systèmes de son….. Nous partons vers le centre ville appareils photos en bandoulière. Tout y est calme le départ de la course ayant lieu à l’entrée de la ville. Nous marchons sur la plage et allons, pour la troisième fois en trois jours à la poissonnerie s’approvisionner en " coques " , c’est un vrai régal…. Et pas cher du tout : 4 douzaines pour 5$.



L’après-midi sur la plage à lire et dormir…



Si, hier nous étions bombardés de toutes sortes de bruits, ce soir, les Mexicains d’en arrière nous projettent une musique si forte que j’ai l’impression que je vais en perdre les pédales… c’est insupportable…. Heureusement que la sacra….. de petite moto " énarvante " a fini de tourner autour….





Notre camping à San Felipe





Je crois que Gilles a compris ce que je voulais dire lorsque je lui précisais qu’en terrain inconnu, il était préférable de payer les redevances soir après soir au cas ou……




J'ai bien failli commettre un assassinat ce matin, le Mexicain capoté avec sa zézette a commencé à tourner dans le camping à 5h30 du matin. Il est présentement 17h00 et il tourne encore…. Alors, pour éviter d'avoir trop les nerfs en boule, Gilles et moi nous sommes empressés de fuir la West et sommes partis en ville pour un petit déjeuner, en espérant que les coureurs d'hier seraient assez fatigués pour être encore au lit…. Heureusement, c'était le calme…. J'ai pu acheminer mes envois par Internet. Super, ma nouvelle présentation du Journal de Bord s'est bien rendue…. Youppi. Au retour à la plage du camping, il y avait encore notre malade qui roulait son engin à fond de train…….et une autre gang de flyés avec leur système de son dans le tapis…. Je croyais en perdre les pédales…. Je me suis une nouvelle fois enfuie, cette fois, sur la plage mais de l'autre côté d'une barrière rocheuse pour être bien sure qu'il ne pourrait se rendre jusqu'à moi et là, je me suis installée avec mon livre, loin de tous…. Nous en sommes à notre dernière journée à Baja et avec un tel environnement, nous n'avons qu'une seule hâte, foutre le camp d'ici… demain matin….. C'est dommage, mais une telle expérience laisse des souvenirs plutôt négatifs…Alors avis aux intéressés : éviter le Baja 250 et le Spring Break américain - activités qui ont lieu à peu près aux mêmes dates chaque année soit vers la mi-mars. De plus, le camping Rubin's, bien qu'il soit agréablement aménagé, semble être le rendez-vous des " super heavy metal mexicains bruyants "…. À prendre en considération….. Ce soir, nous avons Jocelyn Martel, notre voisin Québécois à souper.


Au menu : encore des coques et du huachinango (red snapper), un délice, copieusement arrosé de vin du pays et de Kahlua… il ne reste plus que quelques campeurs. C'est le bonheur! Très agréable soirée dans le calme!!!!





Je me suis installée un super petit coin travail fort confortable dans mon Souk







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Jour 51

Lundi 17 mars 2003

Départ : de San Felipe vers 9h45 - arrivée à Mecca, Cal. Vers 18h00

Météo : 20,2C - soleil

Kilométrage : départ : 285436 - arrivée : 285793 - total : 357 K - cumulatif : 11929

La West : 285440 - changement d'huile et de filtre à essence

Trajet : Mex 5 nord jusqu'à Mexicali - Calif.111 nord jusqu'à Mecca



Ce matin, c'est le grand départ de Baja…. Fini la mer… À 9h45, nous sommes en route… les petites courses s'imposent : emplir le réservoir d'eau potable, achat de blocs de glace un pour le frigo (le tabarouette - il n'a jamais voulu fonctionner !!!) un autre pour la glacière - qui a recommencé à fuir…. Alors que nous sommes à la recherche d'un lave-auto et d'un endroit pour faire un changement d'huile, une voiture s'immobilise le long de la West . Je m'adresse à lui en espagnol, croyant avoir affaire au proprio du lave-auto qui affichait " cerrado " (fermé) et voilà que c'est en parfait québécois qu'il me répond… je n'en reviens tout simplement pas…. Il me dit, j'habite ici, à quelques rues, suivez-moi à la maison…. Aucune hésitation de ma part… Tout ceci dit avec tellement d'assurance : je le suis…. Arrivés chez-lui, il nous présente à sa femme Mexicaine, nous fait voir les photos de ses enfants et nous apprend qu'il a quitté Montréal à la fin des années 80 pour s'installer à San Felipe ainsi que son ex-femme Katou, Québécoise également et leur fils Cédric. Il nous invite à déjeuner et à prendre le café au resto d'un de ses amis, pendant que son homme de confiance s'occupe de laver la West… alors que je m'informe d'un endroit où faire le changement d'huile, non seulement il m'offre la quantité d'huile dont j'ai besoin mais nous conduit chez son mécano qui effectue le changement du filtre à gaz et où nous faisons la connaissance de Cédric qui lui s'occupe du changement d'huile. Pendant que les hommes sont au boulot, il nous conduit chez Katou, son ex-femme. Nous avons la possibilité de visiter une superbe maison qu'il a lui-même construit et que nous avions admiré quelques jours auparavant vue de notre terrain de camping. Nous étions alors bien loin de penser que nous y entrerions quelques jours plus tard. Je suis littéralement estomaquée par tant de gentillesse et de générosité…J'aurai longtemps dans la mémoire le souvenir de cette matinée et de Roger Moreau. C'est comme une réconciliation avec San Felipe que nous quittions avec une sorte de soulagement.



Nous reprenons donc la route en fin de matinée via Mexicali où nous entrerons au USA. Nous longeons la Laguna Salada, une très grande lagune d'eau salée, mais complètement asséchée. Nous avons toujours devant nous ces magnifiques montagnes roses qui n'ont cessées de m'éblouir tout au court du voyage. Il fait un vent extrêmement violent. La West est difficile à tenir sur la route. Les douanes se passent avec grande facilité. Nous nous faisons uniquement enlevé tous nos fruits et légumes. Nous entrons en Californie et nous dirigeons vers la Vallée de la mort. La route 111 nous fait traverser une très grande zone agricole et de vignobles. Nous nous arrêtons dans le petit village de Mecca où nous sommes très surpris de voir que la population est majoritairement Mexicaine, les journaux sont en espagnol, les gens s'adressent à nous en espagnol et tous ont vraiment l'air d'espagnols… nous nous installons dans le stationnement d'un mini centre d'achats, le seul de ce tout petit village, pour y passer la nuit.





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Jour 52

Mardi 18 mars 2003

Départ : de Mecca vers 6h15 - arrivée à Death Valley vers 17h00

Météo : 12,2C - soleil

Kilométrage : départ : 285793 - arrivée : 286363 - total : 570 K - cumulatif : 12499 kilomètres

La West : super dans des conditions particulièrement difficiles

Trajet : La traversée du Joshua Tree National Park jusqu'à Twentynine Palms, - Amboy Road jusqu'à Amboy - La traversée du Mojave National Preserve - La 127N jusqu'à Shoshone - La 178 ouest jusqu'à Furnace Creek - Death Valley



A 5h30 ce matin, il y a foule dans la cour du mini centre d'achats. C'est comme une heure de pointe. Tous les travailleurs y sont massés en attendant les transports qui les conduiront aux champs.. La lune est au rendez-vous, c'est assez impressionnant. Nous sommes très tôt sur la route. Nous désirons arriver dans la Vallée de la Mort pour le coucher du soleil et la route est longue… il vente terriblement fort…. Nous montons, montons, montons, nous nous retrouvons toujours entre 3000 et 5000 pieds d'altitude… la West peine….. moi aussi…. Il me semble que je force autant qu'elle.



Nous empruntons de toutes petites routes départementales, si petites qu'elles ne comportent aucune identification. Nous traversons ainsi le parc national du Joshua Tree qui ne m'impressionne guère. Un arrêt déjeuner dans la petite ville de Twentynine Palms - n'est-ce pas joli comme nom de ville - pour ensuite traverser le Mojave National Preserve. Des kilomètres et des kilomètres de zone désertique. Avant d'arriver à Amboy (population 20 personnes), nous avons d'ailleurs droit à un phénomène assez impressionnant : une tempête de sable. Heureusement, nous n'avons pas eu à la subir, nous ne l'avons qu'observée, à l'horizon. Des rafales tout comme une tempête de neige.



Nous effectuons un petit arrêt village minuscule de Shoshone à l'ambiance de Bagdad Café, très sympathique. Après, c'est 100 kilomètres de désert.



Alors que j'imaginais me retrouver dans un paysage genre Sahara, c'est tout autre chose qui s'offe à ma vue. En longeant cette immense étendue de sel, une mer intérieure complètement asséchée et entourée de montagnes, le refrain des : Gilles - Oh la la….. Marcelle - Wowwwww….. recommence. Nous sommes littéralement ébloui par ce paysage inusité. Vraiment du jamais vu…



La Vallée de la Mort est un des sillons les plus profonds dans l'hémisphère nord, elle s'enfonce à 86 mètres sous le niveau de la mer. C'est un parc immense avec 7700 kilomètres carrés. Son nom sinistre lui vient de la phrase lancée par un pionnier rescapé : Dieu merci, nous sommes sortis de cette vallée de la Mort. D'autres n'eurent pas cette chance et durant la ruée vers l'or, un certain nombre de prospecteurs en route vers la Californie, y perdirent plus que leur chemin. Entre les flancs resserrés de la vallée, le soleil est dément. C'est le pays de l'épouvante, où la température, en été, dépasse constamment 40 degrés celsius à l'ombre - pas de chance, car il n'y a pas d'ombre… On peut y faire cuire un œuf sur le capot d'une voiture…Le paysage, à la fois grandiose et lunaire, offre le spectacle d'une région brûlée par le soleil mais d'une incroyable diversité : montagnes et mer de sel, canyons et cactus, palmeraie et dunes de sable, cratères et phénomènes géologiques…. Heureusement à cette saison-ci, la température est excellente. Jamais en haut de 30 degrés.



Nous arrivons au coucher du soleil pour admirer les couleurs que nous offre La Palette des Artistes. Il s'agit d'une boucle d'une quinzaine de kilomètres qui nous amène à rouler dans une espèce d'amphithéâtre. Des pigments minéraux ont coloré les pierres volcaniques. Le fer produit les rouges, roses et jaunes. La décomposition du mica donne les verts, le manganèse les pourpres et les violets. Un régal pour les yeux.





Vue de La Palette des Artistes.



C'est au Texas Spring Campground de Furnace Creek que nous établissons nos quartiers généraux pour la nuit. C'est la pleine lune. C'est magique. La lumière y est impressionnante, toute la soirée et toute la nuit, il y fait aussi clair qu'à la tombée du jour.





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Jour 53

Mercredi 19 mars 2003

Départ : de Furnace Creek vers 6h15AM - arrivée à Las Vegas vers 17h00

Météo : 17,6C - soleil - y vente en torrieux….

Kilométrage : départ : 286363- arrivée : 286915 - total : 552 K - cumulatif : 13051 kilomètres

La West :

Trajet : 178 nord jusqu'à la 190 ouest jusqu'à Panamint Springs, 190 est jusqu'à Scotty's Castle, 267 nord jusqu'à Scotty's Junction et la 95 sud jusqu'à Las Vegas



Debout avant le lever du soleil afin d'aller admirer les couleurs qu'offre le Zabriskie Point rendu célèbre par le film d'Antonioni (qui portait le même nom), c'est l'un des phénomènes géologiques les plus fascinants de la vallée. À voir absolument au lever du soleil. Calme olympien et magie de couleurs assurés. La vue sur les collines voisines, ravinées par la force conjuguée des éléments offre un paysage absolument unique. La roche présente des couleurs merveilleuses, allant du vert à l'orange en passant par le rose. Malheureusement, c'est assez difficile à rendre en photo.





Vue de Zabriskie Point.



Nous adoptons la route vers Panamint Spring. Un coin sauvage, vraiment dépaysant. La route m'inquiète toujours un peu, je ne suis jamais certaine que la West aura assez de pouvoir pour remonter les côtes que nous descendons… Nous partons de sous le niveau de la mer pour nous retrouver à plus de 5000 pieds d'altitude. Des réservoirs indiquant : Radiator Water sont installés tout le long des routes. D'ailleurs, des pentes de l'ordre de 14% sont très pénibles pour les voitures. Enfin nous remontons toutes les côtes et je ne m'en porte que mieux…



Nous terminons notre périple à l'intérieur de la Death Valley par la visite du Scotty's Castle. Résidence d'une vingtaine de pièces du style d'une hacienda espagnole, un vrai palais.



C'est au coucher du soleil que nous atteignons Las Vegas. Nous sommes juste à l'heure pour voir s'allumer les milliers de néons clignotant sur le fameux Strip. Le Strip est cet immense boulevard (Las Vegas Boulevard) qui traverse la ville du sud au nord. Il a été ainsi nommé, dit-on, parce que l'on risquait (on risque toujours) d'y laisser sa dernière chemise après avoir tout perdu au jeu. On y trouve les casinos les plus luxueux. Des réalisations absolument démentes s'alignent sur plusieurs kilomètres. La démesure… voilà ce qu'est Las Vegas.



Le Ceasar Palace, le casino de René…. !!!!! C'est gigantesque, d'un luxe incroyable et magnifiquement beau, autant à l'intérieur qu'à l'extérieur. On y a aménagé, entre autres, le club Cleopatra Barge dans un bateau qui tangue, inspiré des navires qui sillonnaient le Nil à l'époque de l'Égypte ancienne.

La nouvelle salle de spectacle (4000 places), réalisée sur les plans d'un colisée romain et qui accueille présentement notre grande Céline, m'a particulièrement impressionnée (malheureusement, nous n'avons pu voir que la porte d'entrée de la salle).





La nouvelle salle de spectacle où se produit Céline



The Venitian, une autre merveille, où nous avons pu voir une exposition des tableaux des grands maîtres du 15ème au 20ème siècle, il semble que c'est le projet le plus fou qu'ait connu Las Vegas. L'ensemble reconstitue donc Venise, avec la Place St-Marc (avec en prime 3000 pigeons dressés à la survoler quatre fois par jour de 13h à 16h) un Grand Canal de 365 mètres de long parcouru par des vraies gondoles, le palais des Doges, etc. Tous les matériaux ont été importés d'Italie, dont 3000 tonnes de marbre.



Le Bellagio lui, s'inspire de l'architecture du village de Bellagio, qui surplombe le lac de Côme dans le Nord de l'Italie. Il faut voir le mini-lac (3.5 hectares) magnifique et ne pas manquer les jeux d'eau sur fond d'opéra, de Chantons sous la pluie ou du fameux Titanic de Céline qui ont lieu toutes les demi-heures.



Nous passons une soirée pleine de magie à se balader d'un casino à l'autre, à admirer les spectacles, gratuits, que chacun des casinos offrent : une mise en scène incroyable au Treasure Island, des fontaines qui dansent au Bellagio, un irruption volcanique au Mirage, etc. etc.



Nous installons nos quartiers généraux dans le stationnement du Frontier Casino. Plusieurs campeurs Québécois, sur la route du retour, après avoir passé l'hiver dans les environs y sont déjà. Nous n'avons pas, nous non plus de commune mesure, vraiment, nous voyageons d'un extrême à l'autre- du désert à la vie trépidante de Las Vegas








Marcelle Dufour Montgrain














Marcelle Dufour Montgrain

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